Marvel en Skrull-ing horizontal
Chronologiquement, la saga Secret Invasion se situe juste après celle de Civil War. Après la guerre qui fit se combattre les héros les plus populaires de la maison des idées, voici que les Skrulls débarquent sur terre, envahissent le monde et se révèlent infiltrés depuis bien longtemps dans toutes les plus grandes organisations de super héros. On ne peut alors plus se fier à personne et surtout, on nous annonce en sous-entendus que nos héros préférés sont peut-être des skrulls depuis un bon bout de temps. Marketing, quand tu nous tiens... Il n'empêche que ce concept est plutôt bien pensé et qu'il donne réellement envie d'être lu.
Dommage que, autant dans la forme que dans le fond, Secret Invasion me semble assez quelconque. On vous tue un personnage intéressant pour vous faire croire que c'est du serieux mais concrètement, cette saga ne sert qu'à une seule chose : mettre "vous savez qui" au pouvoir (inutile de spoiler) pour pimenter les aventures à suivre et faire vendre toujours plus de comics. Non pas que cette volonté de vendre me soit dérangeante, pas du tout, mais cette fois-ci Marvel a mal cachée son ambition de chambouler son univers et nous sert cela sur un plateau usé qui donne au plat un sérieux gout de réchauffé, de ramolli. Bref, de pas bon.
Le dessin n'est pas à remettre en cause, même s’il est bien loin des sublimes pages de Civil War. C'est surtout le scénario qui se casse la figure à toutes les pages. Même en lisant toutes les annexes on ne comprend pas trop comment les héros peuvent agir aussi bêtement. Ils se soupçonnent aveuglément, quand cela arrange les scénaristes et cela devient vite très lourd. Sans parler des retournements de situation qui n'en sont pas vraiment et d'un gros manque d'originalité. Les méchants veulent dominer la terre et que font les humains ? Ils subissent. Seuls les héros sauvent le monde. On est loin du comics spécial "sortez les violons" dédié au 11 septembre 2001. La minisérie FrontLine nous racontant l'histoire de reporters plus qu'humain au coeur du conflit, sauve un peu ce manque d'humanité dans le scénario,mais sans plus. Les gros clichés, c'est moyennement fendard.
Bon par contre, j'ai quand même pris mon pied sur certaines pages et il faut bien avouer que retrouver Thor et Nick Fury sur les mêmes cases ça n'a pas de prix. Il n'y a qu'a voir ce cours passage ou un Skrull met son dieu en évidence et que Fury, dans toute sa classe intersidérale, nous sort un sublime "Moi, mon dieu, il a un marteau". J'aime. Il est même fort possible que ce soit grâce à ce genre de petits passages que Secret Invasion ne me paraisse pas totalement bâclée. Et puis ce qui s'en suit, l'époque Dark Reign, promet énormément. La suite au prochain épisode...