Les rouages de l'humour, en manga

Le duo Ōba et Obata est connu principalement pour deux oeuvres : la première est Death Note, un thriller fantastique sombre et prise de tête qui aura marqué son temps et la seconde est Bakuman, une bd tranche de vie sur des mangakas au sein du Jump. Et ces deux oeuvres ont tellement bien marchés que je les soupçonne d'avoir cherché à en faire des ersatz. En 2015 on a eu droit à une resucée de Death Note avec Platinum End, et en 2021 on a une autre série proche de Bakuman avec Show-ha Shoten.

Alors, on pourra m'objecter que ça n'est plus Tsugumi Ōba le scénariste, le setting est un peu similaire, avec deux jeunes lycéens qui se découvrent un passion commune (dans Bakuman c'était le dessin, dans Show-ha Shoten c'est la comédie) plaquent tout et entre dans une compétition féroce contre d'autres passionnés cherchant à vivre de la même passion qu'eux, ce qui est l'occasion de montrer les coulisses du métier. Ha, et dans les deux cas, l'un des deux protagoniste essaye d'arriver au sommet afin de pêcho la femme de sa vie.

Mais bon, c'est pas parce que ça part avec les mêmes prémisses que c'est inintéressant pour autant. Déjà, le thème de la rivalité se prête bien à l'univers du manzai et plus particulièrement de la comédie de stand-up. (Et ça fait un parallèle avec la france où les comédiens de stand up se tirent la bourre pour devenir célèbre.) Le coeur du manga, c'est tout un arc d'une compétition de sketch (pensez à ce qu'offrait une émission telle que "On ne Demande qu'à en Rire" il y a quelques années) avec différents duo à la personnalité et au passé très différent, chacun ayant droit à son flashback et plusieurs d'entre eux représentant différents types d'humour. En plus le trait de Obata est toujours très expressif et a mène de créer des personnages au chara-design très reconnaissable.

Et surtout le co-auteur de Show-Ha, Akinari Asakura, s'y connait dans le domaine et le manga est un petit précis autour de la mécanique du rire et de la façon de s'y prendre pour amuser les foules. C'est assez instructif, et cela compense le fait que les sketchs présentés ne m'ont jamais fait rire. Je ne sais pas si c'est la traduction, les références qui sont trop obscures, ou la fameuse malédiction qui fait que dans une oeuvre quelqu'un vous montre un chef d'oeuvre, il est toujours assez naze.

Par hasard, j'aimerai bien mettre la main sur le manga en français chez Kana, parce que j'avoue qu'à le lire dans sa traduction anglaise gratuite en ligne, j'ai été un peu perdu par l'aspect très bavard de l'oeuvre et peut-être que c'est ce qui m'a empêché de trouver les sketchs drôles. A voir si je le trouve en bibliothèque.