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Loin de la magie et de l'action d'un Fullmetal Alchemist, Silver Spoon - La cuillère d'argent plonge le lecteur dans l'univers campagnard d'Hokkaïdo, au sein d'un lycée agricole. On y suit Yûgo Hachiken, citadin pur sang, à la découverte d'un univers qui lui est totalement inconnu. À travers ses multiples tranches de vie et son cursus scolaire, Hiromu Arakawa nous plonge dans un monde qui lui est familier, elle qui est une fille de paysans. Sans réel fil conducteur durant tout ce premier tome, on s'étonne à apprécier la vie qui y est dépeinte. Éleveurs, vétérinaires, chercheurs dans l'agroalimentaire, tous les métiers liés de prêts ou de loin y sont présentés. Si la beauté des animaux et l'humour - assez bas du front - sont des composantes majeures de cette lecture, Hiromu n'oublie jamais de nous ramener à la dure réalité : les êtres vivants restent avant tout du bétail, devant servir dans un but précis ou nourrir la population. La plus grande qualité d'un vétérinaire ? « Savoir donner la mort ».

Le ton est donné, et même s'il n'est jamais trop pesant, ce premier volume de Silver Spoon entend bien présenter la vie à la campagne de manière crédible et naturelle. Une qualité de l'autrice que l'on retrouvait déjà à travers les phases philosophiques de Fullmetal Alchemist. De même, le trait si reconnaissable d'Hiromu est ici encore présent, malgré une emphase moins importante sur les décors et notamment l'architecture. Forcément, avec beaucoup de verdure et moins d'environnements urbains, difficile de faire plus. Il n'empêche, les personnages eux, sont facilement discernables : les plus cocasses, comme Tamako Inada et sa silhouette d'oeuf (Tamako est proche du mot tamago, oeuf en japonais), ou les plus charistmatiques à l'instar d'Ichirô Komaba. Toutefois, force est de reconnaître que le découpage n'a rien d'incroyable ici, la faute à un rythme finalement bien plat.

On a beau apprécier la lecture de cette nouvelle série, il n'empêche qu'on reste un peu sur notre faim. Les personnages ont du potentiel, mais rares sont ceux qui se révèlent vraiment attachants malgré une écriture excellente, tandis que l'humour joue souvent sur les mêmes mécanismes : Yûgo tente de réaliser une bonne action et, tout de suite après, découvre qu'il aurait dû s'en aviser. Une fois, ça prête à sourire ; deux fois, ça peut passer ; trois fois et au-delà, ça devient un peu lourd. Seules la fin et l'approche crédible et naturelle du monde rural donnent envie de revenir pour le second tome. En effet, avec les personnages qui dévoilent petit à petit leur passé et une mystérieuse découverte en toute fin de tome, on espère que le deuxième volume installera enfin un vrai fil rouge au sein de fiction, au-delà du duo Yûgo/Aki et de sa recherche d'un but dans la vie.

Kalimari
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le 29 oct. 2022

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