Pépite visuelle et scénaristique

Je voulais me lancer dans les Gardiens de la Galaxie de Donny Cates, la série se situant juste après le très, très fade et compliqué Infinity Wars, et je me suis rendu compte que j’avais zappé son Silver Surfer Black. C’est donc tout naturellement que je me suis lancé dans cette minisérie très acclamée et appréciée de manière générale. J’avais hâte de le découvrir à mon tour, surtout que je restait sur l’excellent run de de Dan Slott et Mike Allred.

Le chaos règne dans la galaxie depuis que Thanos a été assassiné par sa fille adoptive Gamora. Lors de la lecture du testament du Titan Fou, l’Ordre Noir (la milice de Thanos) attaque les invités et les projette dans une faille dimensionnelle. Certains des plus grands héros du cosmos finissent dans cet abysse, y compris le Silver Surfer. Découvrez le récit de son voyage dans le trou noir.

Donny Cates (Thanos, Venom) et Tradd Moore (Ghost Rider) redéfinissent le héraut de Galactus. Leur minisérie est à la fois un hommage à Stan Lee, le créateur du personnage, ainsi qu’une vision inédite et surréaliste de l’espace et de sa sentinelle.

(Contient les épisodes Silver Surfer : Black (2019) #1 à 5)

Je vais commencer par les dessins de Tradd Moore, un artiste que l’on voit peu dans l’univers des Big Two que sont Marvel et DC Comics. Il faut dire que le style de dessinateur, très abstrait, avec beaucoup de courbes et de formes arrondies, ne plaît pas à la grande minorité bruyante d’internet. Et pourtant c’est un artiste incroyable qui donne une grande profondeur à ses œuvres.

Je trouve que ce fut un choix plus que judicieux sur Silver Surfer Black, son style collant tellement à l’intrigue qu’il a mis en place avec Donny Cates où les visages humains sont totalement absents, si on excepte le Silver Surfer. Tout est dans la représentation, l’imagination, c’est un festival de forme et de géométrie. Oui, ce n’est pas toujours parfaitement clair, on sent que l’artiste se laisse emporter par son enthousiasme, mais c’est tellement beau !

Alors qu’il est aspiré dans un faille temporelle, lors de la lecture du testament de Thanos, le Silver Surfer se retrouve à l’aube des temps. Se sacrifiant pour sauver tous les super-héros cosmiques piégés avec lui, il va se retrouver au point de départ de nombreux événements importants et déterminants de l’univers cosmique Marvel naissant.

Pour dire, Galactus n’est pas encore « né », Ego est une planète naissant en soif d’apprendre, et Knull cherche à étendre son emprise sur tout ce qui est vivant pour le pervertir ! Notre héros se retrouve à vivre une aventure extraordinaire, complètement dans la démesure et qui va avoir un impact direct sur son destin, sur sa « naissance », sur sa mort.

Toujorus en quête de pardon, de rachat, le Surfer va aller au-delà de ses limites, au-delà de son imagination, au-delà de lui-même pour parvenir à rentrer chez lui. Mais tout cela va profondément le changer, que ce soit intérieurement, avec une acceptation salvatrice et une réparation bénéfique, mais aussi extérieurement.

Espérons maintenant que cette transformation, cette évolution, débouche sur quelque chose. Donny Cates étant coutumier du fait de nous proposer des histoires nerveuses, novatrices, avec de gros chamboulements, mais où tout rentre à la normale par la suite. Là, nous sommes face à un récit qui bouleverse le Silver Surfer.

Bref, un récit aussi beau artistiquement qu’intense scénaristiquement.