Un bon et beau personnage!
Le premier tome de Power Girl avait été une belle surprise à bien des égards. En premier lieu, simplement par son existence, ce n’était clairement pas un titre que je m’attendais à voir débarquer, et je pense que je n’étais pas le seul dans ce cas là. Deuxièmement, de par le plaisir qu’il procurait à sa lecture, malgré un manque indéniable de profondeur et d’intérêt brut.
Ce fut donc avec un grand plaisir que je me suis procuré ce deuxième tome, espérant passer un tout aussi bon moment que lors du premier, avec une histoire fraîche, simple et pleine d’humour, le tout servi par de somptueux dessins et une magnifique colorisation. En espérant néanmoins un peu plus d’intérêt dans le scénario, histoire d’avoir quelque chose de plus concret.
Brillante businesswoman d’une part et protectrice de New York City de l’autre, Karen Starr, alias Power Girl, mène à la perfection sa double-vie mouvementée. Après avoir vaincu Ultra-Humanite, la jeune héroïne va à présent devoir affronter la colère de l’ex-petite-amie de ce dernier : Satanna. Bien déterminée à le venger, Satanna emploie tous les moyens à sa disposition pour arriver à ses fins : une arme kryptonnienne, et une armée des plus surprenante.
(Contient : Power Girl: Aliens and Apes – #7-12)
Alors le résumé d’Urban met en avant la vengeance de Satanna, mais il ne s’agit en vérité que d’une seule des trames principales de ce tome. A l’inverse du premier volume qui voyait se suivre plusieurs histoires, nous avons, ici, vraiment le droit à une sorte de saga sur deux axes qui dure tout au long des six chapitres. Le tout agrémenté de petites histoires annexes pour faire vivre tout ça !
Comme on pouvait s’en douter, après le traitement infligé à Ultra-Humanite, Satanna tient à se venger et n’hésite devant rien pour réussir à se débarrasser de Power Girl. Et si cela nous offre un chouette combat entre deux femmes, bien que Satanna soit aidée par une armée d’animaux humanoïdes du plus bel effet, et que notre pauvre Power Girl en prend pour son grade, ce qui ressort surtout c’est le côté malsain de Satanna. Autant je suis plutôt ouvert d’esprit, même très ouvert, autant je trouve que cette Satanna, dans un comics comme Power Girl et son ton plutôt frais, est en total décalage avec son côté « je couche avec des animaux dans une marre de sang », « je couche pour avoir une arme… » Et au final, cette partie de l’histoire est loin d’être la plus passionnante…
Car dans le même temps notre belle Karen va devoir se frotter à Vartox. Ce souverain de la planète Valeron, au look improbable du cowboy des Village People pourrait se résumer à l’esprit d’Austin Powers avec les pouvoirs de Superman ! Un mélange plus que douteux mais hautement savoureux !
Vartox, donc, au cours d’une bataille sur sa planète, voit ses ennemis utiliser une bombe stérilisante sur son peuple, ce qui aura pour effet, à terme, de voir son espèce disparaître. Pour remédier à cela il décide de « s’accoupler » à une « femelle » aussi puissante que lui, et son dévolu se tourne, comme vous pouvez vous en doutez, sur cette pauvre Karen Starr !
Et nous allons avoir droit à la scène de drague la plus beauf, la plus lourde, la plus ringarde et la plus misogyne qui soit ! Mais également, follement amusante et hilarante ! Nous avons le droit à des situations cocasses, à des dialogues savoureux et à une répartie de Power Girl jouissives ! Et au final, Justin Gray et Jimmy Palmiotti nous offre une sacrée surprise lorsque le fameux moment se présente !...
Beaucoup d’action et de rebondissements sous le costume de Power Girl et, malheureusement un peu moins de Karen Starr. Mais les rares moments en civil sont juste excellents ! Entre les mauvaises surprises qui forcent Karen à se changer en Power Girl à chaque fois qu’elle doit se rendre quelque part pour le travail, ou le fait de se rendre compte que son équipe « professionnelle » est formidable, ce sont de petites pauses dans l’action.
Et que dire du petit garnement qui va la mener par le bout du nez, après l’avoir pris en photo en train d’enfiler le costume de Power Girl. Son silence contre le fait qu’elle l’accompagne à un comics shop, se débarrasse des « grands » qui le rackette et l’aide à sortir avec son « amoureuse » ! Tellement loin de ce à quoi je m’attendais en découvrant ce « voyeur » dans le tome #1, mais tellement chou, tellement frais. Et on nous offre au passage une course poursuite dans les escaliers tout en subtilité, en comique de situation et qui ravira les yeux de ces messieurs ! Et Power Girl arrive toujours à régler tous ces événements avec un calme et une gentillesse désarmante ! C’est ce qui fait la force de Power Girl, au-delà de sa force brute, c’est la façon dont elle voit les gens et les conflits, pour Karen il n’y a pas de problèmes, que de multiples solutions, et toujours avec un sourire bouleversant.
N’oublions pas non plus l’amitié touchante et palpable entre Kara et la jeune Terra.
Et si ce sourire nous touche tant, c’est grâce aux dessins absolument magnifiques d’Amanda Conner. Des dessins vivants, donnant du rythme à l’histoire, expressifs, permettant aux émotions de se transmettre à merveille, cartoony, en rajoutant au comique de situation et véritablement sexy mais sans jamais tomber dans le vulgaire, toujours dans la légèreté, dans l’imagination, dans le sensuel. Avec des couleurs lumineuses et chatoyantes de Paul Mounts.
Bref, ce tome 2 reste dans la fraîcheur, dans l’humour, dans le comique, avec des situations de quiproquo hilarantes, des répliques piquantes et tordantes. Karen Starr est un personnage attachant, drôle et vivant. C’est un véritable plaisir de suivre ses aventures (et de les regarder^^) que ce soit en civil avec Karen Starr ou en super-héroïne avec Power Girl. Les histoires ne sont pas tortueuses et poussées comme dans du Batman mais offrent un bon moment de lecture, c’est simple, c’est drôle, c’est beau, et cela permet de prendre un petit bol d’air frais entre deux lectures plus sombres avec des histoires plus lourdes.
