Il y a un truc avec cette série, qui fait qu'elle n'a jamais fait un carton, mais qu'elle a duré - et dure encore - avec la même team créative depuis bientôt douze ans. Mais Spidergirl, c'est quoi (en dehors du fait que ce soit les aventures de la fille de Spiderman) ? Ben justement, c'est un comics cool. On en a vu très peu en France, juste six numéros chez Panini/Marvel France... et des ventes pas suffisantes qui ont vu la publication s'arrêter. Heureusement, si tu lis l'anglais et que tu fouines un peu, tu peux acquérir les digest pour trois fois rien. Bon, donc résumons : on a May Parker, qui devient Spidergirl, dans le dos de son père, au début, et puis qui va au lycée. Elle a aussi des amis et des histoires de coeurs. Et donc, elle se prend la tête, de temps en temps avec ses parents. Et elle combat des méchants.
Rien de très original, sauf que Tom Defalco, le scénariste de bout en bout de la série, le fait assez bien. Même parfois avec un petit recul parodique qui donne une bonne énergie. Surtout il y a le dessin de Pat Oliffe, encré par ce sacré Al Williamson, qui fige le tout dans une intemporalité de bon aloi. Je veux dire, ce dessin est à la fois old school et moderne. Pour résumer, il y a ce dosage, à tous les niveaux, entre tradition et modernité. Et puis, alors que les séries Marvel (et ne parlons pas justement des multiples aventures du papa) se perdent en conjonctures, en retour en arrière, en cross-over, en clones, en remix, si bien qu'on en perd le nord, et qu'il s'avère vite impossible de lire quoi que ce soit sans avoir lu aussi dix autres séries chaque mois... enfin, Spidergirl se suffit. Merveilleux : les nostalgiques et les habitués trouveront ce qu'il leur faut de références, et les novices ne seront pas perdus.
Et encore, non seulement la série semble accessible à tout âge : un gamin suivra avec intérêt l'action et les combats, l'ado les histoires de coeur, l'adulte le bon équilibre entre les deux et l'autodérision (dans un style un peu "fort/da esthétique" selon l'expression de M. Senscritchaiev) sur les comics de super-héros... elle s'adresse aussi aussi bien aux garçons qu'aux filles.
Et puis, notable : elle est menée par un seul scénariste, qui contrôle tout et a même créé quelques spin-off dans l'univers MC2 qui viennent enrichir l'univers (mais sans qu'il soit jamais nécessaire de s'y référer pour comprendre la série principale). Autrement dit : un vrai travail d'auteur. Et puis, niveau dessins, quand Pat Oliffe a autre chose à faire, c'est Ron Frenz qui prend la relève. Sachant qu'il avait déjà dessiné l'épisode zéro (celui de What If... ?), on ne s'éparpille pas.
Ce que je voulais dire : tu veux lire du comics, mais genre avec cette bonne énergie propre aux origines du truc, mais quand-même un peu moderne ? Un truc avec un peu de sentiments et un semblant de psychologie ? Tu veux des costumes bariolés et des combats ? Mais quand-même un peu d'humour, et quelqu'un qui avoue que, OK, tout ça c'est un peu ridicule ? Je veux dire, tu veux un truc simple, mais qui donne pas l'impression qu'on te prend pour un gogol ? Ben, essaye-moi ça.
colville
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le 9 déc. 2010

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colville

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