Qui trouvent les meilleurs coins à champignons....

Citation du Comte de Champignac : "Ceux qui trouvent quand même les meilleurs coins à champignons restent quand même les gynécologues"

J'ai déjà dit tout le bien que je pensais du film, et dès sa sortie, mes critiques sur le film invitaient à acheter la BD qui mémorise cette belle aventure !

Dieu sait si j'en ai vu des BD, ma bibliothèque en est pleine et déborde, et je connais toutes celles de Franquin qui restera pour moi le plus grand créateur de tous les temps, passant même bien avant Hergé qui le reconnaissait d'ailleurs...

Rappelons pour les néophytes, que les histoires de Spirou et de son petit écureuil Spip, furent créés par Rob Vel qui pour cause de seconde guerre mondiale dut passer le relais à Jijé (Joseph Gillain, créateur de Jerry Spring) lequel refila le bébé rouge au belge André Franquin qui termina l'histoire en cours (une sombre histoire de préfabriqués)

Si Jijé avait créé Fantasio aux côtés de Spirou, le nouveau dessinateur sut créer de nombreux autres faire-valoir au petit groom comme le maire et le comte de Champignac (qui savait tout faire en matière de champignons), mais aussi les infâmes Zorglub et Zantafio, et à l'opposé la divine et pot de glu Seccotine qui méritait bien son nom ! Incorporer une femme dans la BD était à l'époque rarissime après-guerre dans les dessins destinés aux enfants : il ne fallait surtout pas dessiner les formes et avantages en nature des courbes féminines : Seccotine est d'ailleurs aussi plate qu'une planche à repasser, et cette incursion féminine démontrait l'audace des dessins de Franquin déjà pour l'époque...

C'était un as du scénario et savait trouver des histoires palpitantes : dans "Les héritiers", l'aventure met en concurrence Fantasio et son cousin Zantafio pour bénéficier de la succession financière d'un aïeul, au travers de compétitions qui leur feront visiter les circuits de courses automobiles, ceux du Tour de France cycliste, mais aussi les obligera à devenir inventeurs : Pour Zantafio, ce sera un scooter volant qui mettra le feu à une habitation, pour Fantasio, le fantacoptère qui sauvera la vie de l'habitant de la même maison en feu. Dernière épreuve : trouver le marsupilami en Palombie et c'est ainsi que le petit marsupial à la force herculéenne naîtra dans la vie de la BD.

Génial, Franquin débordait d'imagination et c'est même lui qui a aussi trouvé l'appellation des "schtroumpfs" de Peyo lors d'un repas entre les deux couples...

Outre son génie créatif, il était perfectionniste dans l'âme et sut faire évoluer les prises de vues de ses dessins en s'inspirant de techniques tirées du cinéma... (zooms, contre-champs et autres...) Tellement perfectionniste aussi que ses héros devinrent ses bourreaux : ils l'épuisaient tant et si bien qu'il sombra dans la dépression nerveuse, à force de fournir des planches en retard à la rédaction de Spirou. Or, ce personnage était le plus plébiscité de tous les lecteurs dans l'hebdomadaire et faisait donc fructifier les éditions Dupuis... Lourde tâche d'être un porte-drapeau du titre d'un hebdomadaire....

Imagination sans limite : qui aurait osé ressusciter un dinosaure tout ce qu'il y a plus de sympa dans une histoire hélas bien oublié de nos jours. Alors Chabat : on dort ?

Frustré de ne pas avoir créé le personnage de Spirou, il voulut essayer le sien : Gaston...

Que je n'ai personnellement jamais aimé tant cette BD stupide , n'arrivait pas à la cheville du talent passé du dessinateur...

Ici, le papier est superbe, les dessins aussi, et on reconnaît la caricature des acteurs. Bien sûr c'est avec le concours de Chabat qui offre en prime et en fin d'album un dessin personnel.

Chapeau ! A s'offrir ou a offrir aux enfant car le livre aide à comprendre un scénario parfois trop rapide pendant le film...