Avec Metal, Snyder prenait les clés de la maison DC. Certes, les ombres d'un Geoff Johns encore à la tâche sur Doomsdayclock et d'un Bendis à venir sur Superman planaient, mais il était bel et bien l'amiral en chef du bateau DC.


Si j'avais apprécié dans l'ensemble sa prestation sur Batman, je suis pour l'instant très mitigé sur ce qu'il nous propose depuis Metal. Ses délires et autres pitreries sonnent pour moi comme des scénarios de séries Z, manquant trop souvent de caractérisation entre autres nombreux défauts.


Avec Drowned Earth, il nous propose un premier grand arrêt dans son run Justice League, offrant qu'on le veuille ou non, sa version de " Throne of Atlantis". Je n'étais pas un grand partisan du dit crossover, je n'en suis pas plus de cette terre noyée bien que ce soit pour des raisons très différentes.


Brouillon dans sa mise en place - sortant sa menace de nul part, ayant le syndrome snyderien de vouloir aller beaucoup trop loin (la planète Terre finissant par se résumer à une poignée de survivants contre une population entière de monstres marins), accumulant les artefacts magiques surpuissants et les concepts lourds, la JL de Snyder apparait déjà comme le radeau de la méduse.


Au milieu de cette longue histoire bien forcée, où Snyder nous dit une chose et son contraire tous les deux chapitres, on a quand même certains moments bien badass dont il a le secret. Son Batman est par exemple toujours aussi maîtrisé, même en chose roulante, même en général d'une armée qui prend l'eau de tout part. Mera retenant la déferlante vague menaçant l'Atlantide, c'est également épique à souhait. Quant au duo atlante et amazon naviguant sur des mers mystiques pour la survie de la Terre, il a un charme wtf qui finit par plus ou moins fonctionner. Flash sert quant à lui de timer au récit, sa transformation progressive montrant l'évolution de plus en plus désespérée de la situation.


L'opposition Bruce/Lex, hérité également de Johns marche toujours bien, même si la l'injustice league se concentre plutôt sur un Black Mamba qui fonctionne à la haine, ici en position d'antagoniste suprême, aux côtés des nouveaux dieux des mers.


Surement aidé par un Dan Abnett en fin de run, l'équipe créative propose une belle introspection d'Aquaman, avec un chapitre dans l'au-delà aux côtés de son père. Pour les autres personnages, on oscille entre l'utilitaire pur (Ocean Master par exemple) et le désintérêt complet envers leur sort (80% du casting?)


Comme beaucoup de bons scénaristes, Snyder sait aussi limiter la casse sur ses temps faibles en s'entourant de dessinateurs talentueux: Francis Manapul sort de très belles pages, au sein d'une distribution artistique logiquement chaotique pour un event de cette taille.


Objet promotionnel pour le film, pont essentiel entre deux runs d'Aquaman, parenthèse dans l'histoire de l'épopée métalienne, délire inutile de Snyder et éternelle guerre d'égo contre Geoff Johns... Drowned Earth est un peu tout cela en même temps, ni une purge complète, mais guère plus qu'un éphémère event qui se rajoute à une déjà longue liste produite par le big two.

WeaponX
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le 12 juil. 2020

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