Connu pour Blame et Knights of Sidonia (plus récemment Kaina), Tsutomu Nihei propose un récit d’heroïc fantasy, où le roi est mort, tué par un nécromancien qui a enlevé la princesse et l’a enfermé dans une tour. La garde royale ne parvient pas à la sauver et mobilise les jeunes hommes du royaume. L’un d’eux, Yuva, va tirer son épingle du jeu. Ce fait est le seul lien viable avec le shonen, - le jeune héros se découvrant une force hors du commun -, tant le reste du récit s’attache surtout à reprendre les codes de la fantasy : le menace maléfique, la quête, et cette forteresse avec ses salles remplies de monstres à vaincre pour avancer (à la Donjons et Dragons). Cette trame reste classique et pourtant l’auteur le fait très bien, ne s’embarrassant pas avec un sous-texte voire de nombreux détails sur le contexte ou la psychologie des personnages. Il revient à l’essence même du genre avec efficacité et épique. La narration reste tout de même prenante, des questions restant en suspens : quelles sont les réelles intentions du nécromancien ? Quel va être le destin de Yuva ?
De plus, le graphisme aux traits fins s’attarde sur l’aspect démesuré de l’architecture du donjon, soulignant la petitesse des personnages perdus dans l’immensité de ce bâtiment, comme s’ils étaient dépassés par un danger trop grand pour eux. Court et concis, ce premier tome pose agréablement l’ambiance de cette nouvelle série qui devrait satisfaire des lecteurs en quête d’un retour aux bases de la fantasy.