Turing
5.9
Turing

BD franco-belge de Robert Deutsch (2018)

Quand je fais des courses avec ma compagne et qu'elle décide d'aller chercher des trucs qui ne m'intéressent pas particulièrement, je file en douce lire des BD. Je fais ça depuis que je suis tout petit. Evidemment, ce n'est pas aussi confortable que quand je suis dans mon lit ou mon canapé ; pire, je crains en permanence de n'avoir pas le temps de terminer ma BD. Quand il ne reste plus qu'une dizaine de pages, alors c'est gagné, je sais que si elle revient avant la fin je peux lui demander de patienter un peu, ce fut d'ailleurs le cas à la lecture de cet album ; il restait 20 pages mais il y a si peu de dialogues que ça ne m'aura pas pris longtemps pour le terminer.


Il est intéressant cet album. Je ne suis pas fan des biographies (on pourrait dire biocomic mais c'est très moche comme mot, on se croirait dans une série Z mettant en scène un bioman de pacotille) car souvent l'auteur énumère tous les faits d'une vie sans réussir à raconter quelque chose. Et c'est un peu le cas ici aussi, hélas, c'est trop factuel. Mais, de temps à autre, l'auteur parvient à se détacher des faits réels pour exploiter un thème. Autre bon point, l'auteur parvient à amener ces différentes périodes de manière fluide et originale. Bon, ça sent quand même un peu la digression forcée qui n'est pas forcément utile à autre chose à part raconter la vie du bonhomme, n'empêche, j'aime la façon dont le personnage se met à raconter son parcours militaire.


Graphiquement, j'ai eu du mal pour les premières planches. Il faut dire que c'est la partie la moins intéressante (commencer par la fin est souvent une mauvaise idée) : des pages et des pages, avec des cadrages un peu trop ambitieux par rapport à ce que ça raconte. Par la suite, les expérimentations de l'auteur s'avèrent intéressantes. On sent qu'il apprend au fur et à mesure, d'ailleurs il commet de moins en moins d'erreurs à mesure qu'il avance dans l'histoire. Les couleurs sont chouettes, la technique intéressantes, les personnages bien dessinés. 'Bien dessinés' : évidemment l'auteur adopte un style 'moche' volontairement (peut-être ne sait-il réellement pas dessiner, n'empêche qu'il parvient à présenter ça sous forme de style ici car ses maladresses sont assumées et même exploitées comme telle, comme par exemple ce jeu de perspective).


Bref, le récit est trop factuel mais il reste quelques passages sincères et un travail graphique intéressant même si pas dénué de défauts.

Fatpooper
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le 13 janv. 2018

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