Les Sex Criminals, quand les héros font l’amour pour arrêter le temps

https://branchesculture.wordpress.com/2015/06/06/les-sex-criminals-fraction-zdarski-glenat-comics/

Sex criminals arrive dans le paysage francophone du comics par l’intermédiaire de Glénat. Une série primée aux Eisner Awards qui risque bien de vous séduire par un concept plutôt inédit et intéressant: en effet, c’est au fond des draps transpirant l’amour, que ces nouveaux (anti-)héros naissent. Intrigant.

Synopsis: Suzie a un secret. Pour elle, le sexe arrête le temps, littéralement. Jon a un problème. Il déteste sa vie, son travail et cette satanée malédiction qui le rend exactement comme Suzie. Tout devait les séparer, à part cette drôle de condition face au sexe, et pourtant… Pour la première fois dans leurs vies respectives de solitaires endurcis, ils se retrouvent… ensemble ! Et ensemble, ils vont utiliser leur don de « geler » le temps grâce au sexe pour faire ce que tout jeune couple normalement constitué ferait : dérober des banques, en commençant par celle où travaille Jon. Avec l’argent récolté, ils pourront peut-être sauver la bibliothèque de Suzie !

Le pouvoir de l’amour

Non ceci n’est pas une bd pornographique: passé le synopsis et deux premières planches « osées, ce comics est tout ce qu’il y a plus grand public. Et s’il prend le sexe comme principal attribut de pouvoir, Sex Criminals a vite fait d’imposer un univers à des lieues de ce qu’on a l’habitude de voir et lire pour mieux jouer de surprise et proposer une aventure totalement inédite. Une aventure où le pouvoir obtenu (temporairement) grâce à l’amour charnel va conduire les deux héros Jon et Suzie à faire tout et, surtout, n’importe quoi. Une fois le temps arrêté, les deux ex-célibataires solitaires vont en effet pouvoir se venger de ce monde hostile qui les entourait. À commencer par le vidéo-club X où Jon avait l’habitude de piocher quelques films d’après-minuit.

L’amour et l’argent de l’amour

Seulement les deux a(i)mants vont très vite destiner leur pouvoir à un dessein plus grand que des plaisanteries à la Jackass, ils vont en effet cambrioler des banques pour refinancer la bibliothèque de Suzie. Rien ne se passera comme prévu. Sur un ton décalé, les deux auteurs signent avec Sex Criminals une sérieuse histoire de super-anti-héros, où l’humour a prise (une parodie érotico-hilarante du Barton Fink des frères Cohen changeant l’image, bien malgré lui, de John Turturo) et où l’univers créé par Chip Zdarsky épate dans la symbolique qu’il utilise pour signifier l’arrêt du temps. C’est beau et classieux. Et le scénario réserve bien des surprises, monté comme un thriller jouant avec le temps, entre passé et instant présent. Voilà, un premier tome qui a de quoi alimenter bien des suspenses et des… fantasmes. La série est d’ores et déjà un énorme carton public et critique (un Eisner et un Harvey Awards, rien que ça!) outre-Atlantique.

Bonus: Le Hip-hoppeur Adam WarRock a même consacré une chanson au comics! Succès garanti?