Critique de Shaynning
Aussi belle que le laisse présager sa magnifique couverture, cette énorme BD finnoise de près de 600 pages est un vrai trésor. Non seulement est-ce un tour de force au plan visuel, mais c'est aussi...
Par
le 15 févr. 2021
Croyez-vous aux contes de fée nordiques ? Découvrez celui de la jeune fille solitaire et de son magnifique l’album ! Venez arpenter le Sentier des Oiseaux, le long rêve éveillé du farouche Hannu et de son chien métamorphe.
Il était une fois une jeune étudiante en arts graphiques suédo-finlandaise introvertie et travailleuse. Fin 2011, elle dépose la première page de son Rêve sur son blog. Elle en dessinera 555 autres, à raison de 8 heures de travail par page. L’audience acquise l’incite à lancer une campagne de crowdfunding, qui lui permet de publier l’ouvrage à l’été 2013. Il est enfin disponible en France.
Minna Sundberg mêle avec bonheur mythes nordiques et héros contemporains. Chargé des aurores boréales, un jeune et déplaisant renard céleste crée une fissure entre le monde terrestre et l'au-delà. Un village s’y trouve piégé, ses habitants risquant de rejoindre Tuonela, le pays du sommeil éternel. Seuls Hannu, un jeune homme misanthrope et bougon, et Ville, son joyeux et généreux chien, ont échappé à l’accident. Aidés par Kogkko, le Grand aigle, nos deux héros vont tenter de sauver les villageois endormis. Les voilà partis pour une quête au pays des esprits. Au fils des chapitres, traités dans une couleur dominante différente, Ville sera, tour à tour, écureuil, serpent, élan phoque ou ours. Tout en restant un chien, il prend la personnalité de l’animal et développe de nouvelles compétences. Progressivement, il gagne en confiance et en importance. Le dessin se bonifie au fil des chapitres. Si les traits des humains sont un peu figés, Ville, dans ses différents avatars, est particulièrement attachant. La faune, la flore et les esprits shamaniques de la forêt boréale sont particulièrement réussis.
Un rêve de renard est long, comme l’étaient les interminables sagas contées par les scaldes à la veillée... Minna Sundberg respecte les formes traditionnelles, qui réprouvent les envolées lyriques. Le lecteur avisé prendra le temps d’admirer, de feuilleter, de rêver : l'idéal ! Aux pays des contes, le temps n’est plus linéaire et ne compte plus guère. La fin surprendra les esprits rationnels.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes BD 45 One shot (ou presque) à lire et relire, 154 critiques de bandes dessinées, Critiques de 55 BD récentes - Benzine et Critiques de BD aux univers fantastiques
Créée
le 13 févr. 2020
Critique lue 302 fois
18 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Un rêve de renard
Aussi belle que le laisse présager sa magnifique couverture, cette énorme BD finnoise de près de 600 pages est un vrai trésor. Non seulement est-ce un tour de force au plan visuel, mais c'est aussi...
Par
le 15 févr. 2021
Du même critique
Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...
le 14 oct. 2016
125 j'aime
31
Je dois à Hayao Miyazaki mon passage à l’âge adulte. Il était temps, j’avais 35 ans. Ne vous méprenez pas, j’étais marié, père de famille et autonome financièrement. Seulement, ma vision du monde...
le 20 nov. 2017
123 j'aime
12
J’avais sept ans. Mon père, ce géant au regard si doux, déposait une bande dessinée sur la table basse du salon. Il souriait. Papa parlait peu et riait moins encore. Or, dans la semaine qui suivit, à...
le 11 juin 2016
121 j'aime
30