A première vue , ce comics peut paraître austère et un peu décalé avec le reste de la production actuelle.
Pourtant , datant de 1982, il allait mettre en marche le rouleau compresseur britannique qui allait révolutionner le comics US.
A la tête de cette armée, on y retrouve Alan Moore , scénariste de Miracleman ( Ne cherchez pas son nom, il a renié cette oeuvre de jeunesse ) qui, quelques années plus tard, allait conclure l'essai avec Watchmen.

Je n'aime pas vraiment les auteurs verbeux.
Souvent, c'est la marque d'une époque révolue où les scénaristes se lançaient dans des descriptifs interminables.
Et oui, Miracleman est verbeux, c'est un fait.
Pourtant , l'écriture de Moore est tout de même au dessus du lot et j'accepte de lui ce que je n'accepterais sans doute pas chez d'autres scénaristes.
Pour la trame , on assiste ici, à la première reconstruction moderne d'un super-héros.
Créé à la base pour remplacer Captain Marvel , le personnage avait toutes les caractéristiques d'un super héros à l'américaine de cette époque ( mais fait par des anglais) : le costume, l'origine magique et les partenaires qui formeront sa famille, tout pour plaire à un public majoritairement jeune.
De retour en 1982, Moore et Leach ( accompagné par Davis) décident de poser tout cela à plat et de donner un bon coup de balai à ses origines : plus sombre , cynique et au final, plus adulte, Miracleman devient un personnage torturé à la recherche de ses origines cachées.
Du coup, petit à petit , le personnage s'éloigne de son modèle d'antan et se créé sa propre mythologie.

Dans une moindre mesure, on retrouve dans Miracleman de nombreuses pistes qui seront abordées des années plus tard dans les travaux américains d'Alan Moore et même dans une période plus actuelle, on ne peut pas lire Miracleman sans penser au Sentry de Jae Lee

Je ne peux pas terminer cette critique sans parler du dessin ultra léché de Gary Leach.
Je ne connaissais pas cet auteur et je l'ai découvert avec Miracleman mais son style reste toujours aussi vivace à plus de 30 ans d'écart.
A noter que Panini met en bonus , certains de ses travaux en noir et blanc et c'est encore plus étonnant.

Miracleman est un comics anglais qui a indéniablement marqué l'histoire du comics américain.
Largement en avance pour son époque, il lancera une nouvelle manière d'écrire les super héros et servira de modèle à de nombreux auteurs en devenir.
Moins connu qu'un Watchmen , il n'en est pas moins fondamental.

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le 22 juil. 2014

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