World War Demons, tome 1 par JmD

Critique publiée sur mon blog

World War Demons débute par la présentation du personnage d’Azuma, une jeune collégienne qui vit chez la famille de son oncle depuis la disparition de ses parents. Son quotidien est une horreur car elle est battue par son cousin, violée par son oncle et mal nourrie. De plus, dans cet environnement, elle a développé une étrange maladie psychologique, le syndrome d’Alice de l’autre côté du miroir (variante fictive du syndrome de Todd), qui cause des troubles de la perception et des hallucinations via les reflets (miroir, flaque d’eau…).

C’est dans cette ambiance sombre et dépressive que débute ce manga.

Tandis qu’Azuma tente de survivre dans son environnement familial hostile, elle va se retrouver projeter dans un univers parallèle, où elle fera connaissance de six autres personnes souffrant de traumatismes et atteints aussi du syndrome d’Alice de l’autre côté du miroir. Une mystérieuse entité se faisant appeler le démon de Cheshire (référence au chat d’ Alice au Pays des Merveilles) leur apparait et leur annonce qu’ils ont été choisis pour affronter six démons, responsables des nombreuses catastrophes récentes sur Terre.

Bien entendu, les humains ont dans cet nouvel univers des pouvoirs qui obéissent à certaines règles, comme par exemple, la capacité à matérialiser uniquement des objets qu’ils savent faire fonctionner. De plus, à chaque action, ils consomment de l’énergie vitale, ce qui peut entrainer la mort si celle-ci est épuisé.

A la lecture, on sent que l’auteur a réfléchi au détail de ce genre d’histoire, et à travers le personnage de Kôtarô Utô, un éditeur de manga prétentieux, il y a une forme de mise en abyme car celui-ci commente et analyse chaque action, avec de nombreuses références à la pop culture japonaise.

Le volume 1 est un long prologue qui présente le personnage d’Azuma et prend le temps de poser le contexte. C’est à partir du volume 2 que l’on voit apparaitre les vrais enjeux et que les personnages commence à être développer. Ils deviennent ainsi des anti-héros, (presque) prêts à tout pour survivre et faire face à leur traumatisme, pour gagner contre les démons et sauver leur monde, où pourtant ils sont en marge de la société.

Visuellement, World War Demons a un style particulier, avec des fonds souvent vides et un design assez simpliste pour certains personnages. Toutefois, les scènes d’action sont très dynamiques et le visuel des démons est réussi avec un coté très psychédélique et décalé. De plus, certaines planches nous plongent vraiment dans un autre univers où tout n’obéit pas aux mêmes règles.

La lecture de World War Demons peut être dérangeante avec le background des différents personnages et sa thématique principale sur la maladie mentale. Cependant, l’humour n’est pas absent avec de nombreuses situations et dialogues décalés. Tout ces éléments en font un manga original qui intrigue et donne envie d’aller plus loin dans la lecture, même si on sent mal à aise à certains moments.

J’aime bien : La mise en abîme des règles du manga.

J’aime moins : Le style graphique qui peut dérouter parfois.