Classique, mais classieux !

Ça faisait longtemps que j'étais pas sorti d'un James Bond autant emballé ! Je sais que Skyfall avait plu à une grande majorité, mais je n'avais jamais vraiment réussi à y rentrer dedans. Non pas qu'il soit mauvais, il m'avait juste laissé indifférent. Ici dès la scène d'intro j'étais conquis. Aficionado des plans séquences, surtout quand ils sont aussi bien réussis, j'ai pris une méchante claque dès le début de film. Dire que ce dernier James Bond est une perle esthétique serait certes exagérer un tantinet mais pourtant pas si éloigné de la réalité. Ce qu'il avait initié avec Skyfall, Sam Mendes, le continue ici et l'approfondit. Un sens du cadre fou, une photographie soignée, des paysages superbement utilisés , confèrent à Spectre une élégance folle, une classe qui pour moi avait fait défaut jusque là à la plupart des James Bond. Cinématographiquement j'y ai plus que trouvé mon compte. Quoique puisse en dirent certains c'est toujours un plaisir de voir un film doté d'un tel cachet visuel.

Là où le bât blesse c'est l'intrigue. Loin d'être mauvaise, elle s'enferme dans un classicisme assez regrettable. On ne peut pas dire que le scénario de Spectre brille de part sa prise de risque, tant chaque scène est téléphonée. Lorsqu'il s'agit de scènes d'action on devine déjà la fin, lorsque qu'il s'agit de dialogues on anticipe déjà les répliques, lorsque l'humour est tenté on rit mais on se sent forcé tellement l'effet est attendu . Pourtant sur le papier y avait de quoi faire, y avait de quoi donner plus de profondeur au personnage de Bon, y avait de quoi construire une histoire solide sur fond de conspiration, et de mettre plus en danger James. Le personnage de Waltz est assez décevant. On a cette sensation d'inexploité. Il est excellemment bien introduit, mais perd très vite de son ampleur, avec très peu de scènes consacrées à lui, et avec la fâcheuse tendance de jamais réussir à nous surprendre. On nous le vend comme un fou, on est malheureusement jamais exposé à sa folie. Et surtout il enchaine action stéréotypée de méchant sur action stéréotypés. Quand on voit l'acteur qui joue le rôle on ne peut s'empêcher de penser que c'est un gâchis, le personnage n'étant jamais à la hauteur de Christopher Waltz. Au fond le méchant qui brille ça reste celui incarné par Bautista. Brute mutique, sa performance est sans fausse notes. On regrettera aussi que tout ce qui est lié à C soit si prévisible . Côté " gentils " je suis toujours emballé par la nouvelle équipe. J'ai beau éprouvé une certaine nostalgie, Ralph Fiennes est excellent en M. Ben Wishaw est génialissme en Q et les Bond girls font sûrement parties de celles que j'ai le plus appréciées dans les James Bond. Monica Bellucci qui a décidément de beaux restes dispose toujours d'une présence assez impressionnante. Et Léa Seydoux ? Autant certains la déteste autant moi j'adore. J'aime son air de chien battu, de poupée mais qui faut pas trop chercher. Elle a ce côté femme fatale vraiment parfait pour être une Bond Girl.
Un casting vraiment costaud donc, mais mal utilisé en ce qui concerne Waltz et Scott.

Spectre m'aura emballé de par son esthétique raffinée, mais ne m'aura jamais vraiment surpris. À regarder sans avoir trop d'attentes niveau intrigue, à apprécier pour film qui fait très " cinéma " mais certainement atypique dans le paysage des James Bond.