Il est peu de saga cinématographique ayant marqué les générations comme le personnage de Fleming. L'arrivée de Craig et de son Bond "torturé en silence" a fait état d'un reboot appréciable dans une saga en perte de vitesse face aux demandes actuelles du public.
De Casino Royal à Skyfall, Sony a implanté une nouvelle vision du double zéro, lui donnant une dimension plus moderne et personnel, là ou le personnage de Brosnam flanchait.
Spectre fait donc état de conclusion à une quadrilogie instaurée depuis Casino Royal : devant être un aboutissement, mais aussi une continuité à l'oeuvre rafraîchissante que fût Skyfall tant sur le point de la mise en scène, la photographie et la profondeur des personnages. Cependant Spectre n'est que le rejeton d'un Skyfall qui ne lui est que bien trop supérieur.


Le problème principale du film est l'ENJEU. Là où Skyfall nous tenait aux tripes, de par une montée de la tension régulière jusqu’à un aboutissement final ; Spectre ne nous tient en haleine que par de mauvais artifices : rien ne justifie une telle urgence et violence dans cette quête se situant davantage dans “l'irréel que l’IRL”.


Malgré un sourire faisant procès d’un défaut aussi surprenant que charmant, Léa Seydoux n’est ici qu’un être inerte et vide, là où le personnage aurait pu trouver place dans un dilemme anti-manichéen basé sur une relation paternelle que trop peu exploitée. Son jeu peut être résumé à un magnifique “James, I’m afraid” avec une expression aussi livide qu’un “ciel ou –ne- germe -malheuresement pas- l’ouragan” comme nous écrivait Baudelaire.


Enfin là où la figure dystopique Bardem du film était introduit sans égal dans Skyfall (“Now they don't eat coconut anymore. Now, they only eat rat. You have changed their nature. The two survivors.”), Mendes utilise içi Waltz comme un jouet qui doit rester dans son emballage, sous exploité, avec une mise en scène dénigrant la puissance voulu du personnage.


Un film satisfaisant donc lorsqu'on l’évoque en temps qu’unité, mais décevant si on l’évoque au sein de la globalité Craig.

Niamreg
4
Écrit par

Créée

le 25 nov. 2015

Critique lue 188 fois

1 j'aime

Niamreg

Écrit par

Critique lue 188 fois

1

D'autres avis sur 007 Spectre

007 Spectre
guyness
5

Les archives James Bond, dossier 24: La menace fantôche

Quotient James Bondien: 5,83 (décomposé comme suit:) BO: 6/10 Thomas Newman est sans doute victime ici du syndrome "Skyfall 2", qui saisit également le reste de la production. Lui au moins...

le 28 mai 2022

172 j'aime

49

007 Spectre
Fritz_the_Cat
5

Crise de la quarantaine

Malgré un univers codifié depuis quatre décennies, donner un avis partagé sur Spectre demande pas mal d'explications. Du coup, soyez prévenus, j'ai opté pour un texte contenant son lot de spoilers, y...

le 11 nov. 2015

110 j'aime

13

007 Spectre
Bondmax
7

Bond of Brothers

The Dead are alive. Voilà la phrase qui apparait à l’écran juste après le gunbarrel de retour au début du film. The Dead are alive, rien de plus normal lorsque l’on voit que le spectre des figures...

le 30 oct. 2015

85 j'aime

29

Du même critique

007 Spectre
Niamreg
4

"Un spectre du Spectre"

Il est peu de saga cinématographique ayant marqué les générations comme le personnage de Fleming. L'arrivée de Craig et de son Bond "torturé en silence" a fait état d'un reboot appréciable dans une...

le 25 nov. 2015

1 j'aime

Exodus - Gods and Kings
Niamreg
5

La cuve du dimanche

Ridley Scott est un réalisateur sachant déchaîner les passions. Que l'on soit adapte de son cinéma ou non,il est sûr que cet homme sait faire parler de lui et se faire attendre. C'est alors à la...

le 30 déc. 2014

1 j'aime

Princesse Mononoké
Niamreg
10

Expérience Humaine

Il est peu d'oeuvre pouvant toucher à ce point l'humain. Princesse Mononoke fait parti de ces expériences desquels on ressort blessé, attaqué au plus profond de par la vision honnête d'un...

le 30 déc. 2014