10 Cloverfield Lane est un huis-clos bien troussé.
C'est étonnant, et plutôt bienvenu, qu'ils aient choisi quelque chose d'intimiste après la claque qu'avait été Cloverfield. Le meilleur film de monstre de la dernière décennie ne demandait qu'à être suivi d'un blockbuster décevant. L'effet de surprise en moins et des moyens en plus ne pouvaient que banaliser l'idée.
C'est donc une heureuse décision que d'être parti dans une direction totalement différente. Pas de comparaison possible, mais une autre manière de ménager le suspense et la surprise.


Le trio d'acteurs est excellent. Mary-Elizabeth Winstead est en train de s'installer doucement mais sûrement dans le créneau du film fantastique "indépendant". En poussant un peu, on pourrait dire que son destin parfait serait de succéder à Sigourney Weaver dans une certaine franchise de SF.
John Goodman fait ce qu'il sait faire de mieux : le gros bonhomme rigolo et super inquiétant. Et John Gallagher Jr. apporte un contrepoint parfait à la tension entre le protecteur et sa captive.


La durée du film est parfaite, le scénario est carré, le rythme soutenu, et la tension et le suspense, bien que tout à fait supportables, sont là de bout en bout. C'est donc un huis-clos très plaisant à regarder, car il repose sur le meilleur des stimuli : la curiosité. On a envie de savoir ce qui se cache derrière le personnage de John Goodman, et surtout, on a envie de savoir ce qu'il y a dehors ! On veut que cette porte s'ouvre enfin !


On pourra néanmoins trouver deux gros bémols au film. L'image finale qui manque de subtilité (bien que l'idée soit scénaristiquement tout à fait justifiée au sein de l'arc scénaristique du personnage), et surtout, la musique. Pompière jusqu'à la parodie. Illustrant une scène où l'héroïne tente de mettre un jean comme s'il s'agissait d'un combat à mains nues contre un Predator. Cela a pour conséquence de briser la suspension d'incrédulité du spectateur assourdi, en lui tirant un soupir fatigué ou un petit rire nerveux. Autrement dit rien de bon. Dan Trachtenberg réussi son film, mais Bear McCreary, lui, s'est complètement loupé.

ycatlow
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le 21 mars 2016

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