Lors de sa présentation du film, Steve McQueen s’est plaint qu’il y avait énormément de films sur la Shoah et trop peu sur l’esclavage, ce qui l’a poussé à faire ce 12 Years a Slave. Bien lui en a t-il pris ?
Pour démarrer, il est important de raconter ces histoires de manière sérieuse afin que les gens sachent réellement ce qu’il s’est passé. En effet, c’est bien de les romancer afin de tirer de vrais bons films comme Django Unchained ou L’Homme aux Poings de Fer, mais parfois, il faut réellement retranscrire l’époque dans laquelle les esclaves vivaient. Et rien que pour cela, 12 Years a Slave est indispensable, se trouvant être assez juste historiquement parlant. Cependant, cela aiderait si le film était réussi, non ?
En donnant un tel projet à Steve McQueen, c’était l’assurance d’avoir une mise en scène sèche, pas chichiteuse et surtout réussie, tant le britannique a du talent à revendre. Force est de constater qu’il tire le meilleur d’un casting pléthorique et remarquable (même la courte apparition de Michael Kenneth Williams est excellente), surtout Brad Pitt, Benedict Cumberbatch et bien évidemment Chiwetel Ejiofor, que le score d’Hans Zimmer parvient parfaitement à créer le sentiment de peur et d’incompréhension qu’éprouve Solomon Northup avec une partition très réussie, dont on ressortira le morceau sur le bateau, un symbole du malaise que ce film distille avec grand talent. Certaines séquences sont d’ailleurs très difficiles à regarder, dont un jet de cognac et des coups de fouet.
Eprouvant, édifiant et surtout jamais complaisant mais sans concession, 12 Years a Slave est un chef d’œuvre de Steve McQueen, aussi indispensable que salvateur. Et surtout vraiment bien filmé. N’est-ce pas l’essentiel ?