I don't want to survive. I want to live.

Un film poignant du début à la fin, qui touche quelque chose au plus profond de nous-même. On est tout de suite plongé au cœur de cette histoire terrible. On découvre avec horreur ce qui est arrivé au personnage de Solomon, on vit avec lui chaque minute que le film nous montre. On est au cœur du processus de l’esclavage, on découvre les parts d’ombres et de lumières en chacun et on se rend compte des choses à la fois horribles, navrantes et stupides autour de l’esclavage.

Tout est vrai, réaliste, criant de vérité. L’atmosphère y est étouffante, on sent un véritable malaise devant toute cette injustice et cette folie. Puis quand arrive la fin du film, on se sent comme libéré d’un fardeau incommensurable. Une histoire vraiment bien menée du bout en bout, avec plusieurs passages clés bien maîtrisés. Le seul petit bémol, c’est la présence de certains passages dont on n’arrive pas à bien saisir le sens véritable, d’autant plus que ces passages créent des longueurs. Mais c’est vraiment le seul petit moins de cette histoire vraiment poignante et bien maîtrisée.

Niveau casting, c’est un régal : Chiwetel Ejiofor y est exceptionnel. On ressent sa douleur, on ressent sa peur, on ressent sa détermination, on ressent ses espoirs, on ressent sa joie. Les seuls moments où il faiblit, ce sont lors des fameuses longueurs. Mais on y trouve également un Michael Fassbender encore une fois incroyable, incarnant parfaitement la folie et la haine de son personnage. Le reste du casting est également de très bon niveau.

Niveau technique, la musique de Zimmer se démarque de ce qu’il a pu faire récemment pour se rapprocher de son travail La Ligne Rouge, donnant à ce film une musique tantôt douce, tantôt dramatique, tantôt angoissante, mais toujours très belle. La mise en scène de McQueen est à l’image de son film : poignante, choquante lorsqu’il le faut (n’hésitant pas à montrer l’horreur) et terriblement proche des personnages. Elle réussit à donner le souffle nécessaire à ce genre d’histoire pour les transcender (ce qui n’avait pas été le cas pour le récent Le Majordome), dans des décors superbes.

Un film vraiment super, bien que très dur, que je conseille vivement !