13 Assassins
7.1
13 Assassins

Film de Takashi Miike (2010)

Nouveau film de Miike, nouvelle orientation artistique, mon psychopathe japonais préféré s'attaque au chambara et avec classe. Pour cela, il se lance dans deux remakes, celui de Hara-kiri qui a été présenté à Cannes (j'appréhende beaucoup) et « 13 assassins » qui est le remake de « les 13 tueurs » de Eiichi Kudo (1969). N'ayant pas vu l'original, je me contenterais de critiquer le film comme s'il n'était pas un remake.

« 13 assassins » et une vraie réussite, peut-être même un de ses meilleurs films, pour nous raconter cette histoire de châtiment, il décide de prendre son temps en développant son histoire pendant 2H20.

La première demi heure démarre vraiment fort, après un seppuku tout en excès, Miike installe une ambiance bien malsaine et glauque façon « maison des sévices » ! Le film se transforme rapidement en petit road movie à travers les montagnes japonaises pour s'achever dans une petite ville qui accueillera l'ultime bataille. Et quelle bataille ! Rien de moins que 55 min de pur bataille sanglante comme a été Sekigahara mais à l'échelle de 300 hommes.

Il s'en donne à cœur joie, les chorégraphies sont quasiment parfaites malgré parfois quelques scènes un peu brouillonnes. Comme d'habitude dans ses films, la violence n'est pas cool, ça fait mal et c'est sale. Le film est grandiose, les décors sont soignés et la direction de la photographie est impeccable. Je ne peux me retenir de vous parlez d'une scène qui m'a plu juste par son audace, un des samouraïs se fait tuer, et tombe par terre, la tête reposant de coté sa vision est alors perpendiculaire au sol. Miike a eu l'idée de placer la caméra dans le même sens que ses yeux pour nous montrer les dernières images avant son décès. Ses dernières images qui nous font assister au décès d'un autre samouraï. Le spectateur est totalement en immersion dans cette bataille.

Mais comme tout bon film de Miike, il y apporte ça petite touche, des scènes assez sanglante et dans l'excès et de l'homosexualité forcément. Une autre touche personnelle de Miike : des effets spéciaux un peu cheap et une 3D pas toujours bien intégrée à l'environnement (buffles enflammées), qui personnellement me fait toujours rire (petit héritage de ses débuts en tant que réalisateur). A chacun ses goûts pour ce détail. Le personnage du montagnard est tellement « Miikesque », un mec qui a toujours l'air de se demander ce qu'il fout dans ce film, avec des pulsions homosexuelles et un attrait pour la violence. Il ne se contente pas de faire du copiez-collez mais adapte le film à sa sauce et le résultat est bien burné.

Certes, « 13 assassins » n'est pas exempt de défauts, certains diront que les personnages ne sont pas bien développer, que c'est un « sous 7 samouraïs » (clin d'œil au film avec les sabres plantés dans la dans les maisons) ou encore qu'il ya des longueurs. Mais il faut bien l'avouer c'est un bel hommage au Chambara et qui envoie dans les cordes la plupart des chambara réalisés ces dernières années. Mais il n'aura pas la chance de sortir au cinéma comme d'autre film bien plus mauvais, pas assez grand public.

Miike divise et a un paquet de détracteurs, mais il faut bien l'avouer c'est un joli coup de maitre qu'il a fait, et honnêtement quand on a vu des films de Miike, Tarantino passe vraiment pour un enfant de chœur. Vivement qu'il crée un chambara basé sur un scénario de son cru !
CREAM
8
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le 24 août 2011

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CREAM

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