Règle numéro une avant de faire une critique sur un film, ne pas regarder celles déjà réalisées sur le site. Après avoir regardé Les promesses de l’ombre je m’étais mis à l’idée d’en faire une critique. Malheureusement j’ai décidé d’aller faire un tour sur les critiques déjà écrites. Et ensuite c’était l’impuissance totale, impossible de mettre bien ordre mes idées sans penser aux critiques que j’ai lu…

Du coup, voulant tout de même écrire un peu je me suis décidé à donner mon avis sur un autre film. Et j’ai, je ne sais pourquoi, jeté mon dévolu sur 2001 : L’odyssée de l’espace…

2001 : L’odyssée de l’espace, long métrage qui s’est imposé comme un des grands classiques cinématographiques de la Science-Fiction. Il est d’ailleurs l’adaptation d’une nouvelle de l’écrivain britannique Arthur Charles Clarke. Sorti en 1968 il avait mis une claque à tous de par son côté avant-gardiste. Aux commandes on trouve celui que j’appelle maintenant Tonton, l’américain Stanley Kubrick, réalisateur de génie (pour certains) qui a réalisé à l’âge de 40 ans un de ses plus grands chefs d’œuvre. Mais avant 2001 : L’odyssée de l’espace Tonton était tout de même déjà connu, notamment pour Les Sentiers de la gloire (1957), le péplum Spartacus (1961), Lolita (1962) et le déjanté Docteur Folamour (1964).

J’ai vraiment beaucoup de mal à commencer ma critique, à donner mon avis et analyse de ce film. Je ne crois pas avoir déjà regardé un film de Science-Fiction aussi étrange, complexe et attirant que 2001 : L’odyssée de l’espace…

Pour commencer avec les caractéristiques techniques je dois dire qu’un des points les plus spectaculaires du long métrage est son univers, son background, sa réalisation sublime. Si après l’avoir vu on m’avait dit qu’il date des années 60’ j’aurais eu du mal à le croire. Je vais peut-être exagérer un petit peu mais je dirais que l’on pourrait encore ressortir ce film aujourd’hui que ça ne me choquerait pas du tout, surtout que le bluray est d'une qualité bluffante …
Les « décors » du film sont vraiment de toute beauté, d’une magnificence rare, en particulier dans les scènes de l’espace. L’isolement, l’abandon, le vide de l’espace sont ainsi magnifiés tout au long du film, on se croirait presque à la place des cosmonautes.
Et que dire de certains plans de Kubrick ? Beaucoup sont à couper le souffle…
Bon, je dois tout de même vous avouer qu’une chose m’a rendu assez perplexe dès les premières minutes. Je parle de la séquence avec les « singes », pour l’époque ils sont bien faits, les décors sont agréables à regarder, il n’y a aucun problème de ce côté-là mais si on regarde de plus près on remarque un détail étrange… les nuages sont immobiles ! (peut être parce qu'il n'y a pas de vents aussi me dit on, tout de suite, c'est plus logique ...) Comme quoi, même dans un film magnifique on trouve des choses à redire.
Je parlais donc de la réalisation visuelle de toute beauté, mais comment ne pas évoquer la réalisation sonore d’Alex North qui est elle aussi sublime. La musique qui arrive au moment où on voit le monolithe est ainsi superbe. Nos oreilles sont ainsi cajolées avec amour pendant les 2h20 du film. Un son qui restera longtemps en tête après avoir visionné le film. Et merci encore Strauss

Le film ne sera pas retenu pour le jeu de ses acteurs, en effet aucun ne brille particulièrement par sa présence. Mais pourtant… un personnage que l’on ne peut pas considérer pleinement comme un acteur tire son épingle du jeu, je parle évidemment du désormais mythifié Hall-9000, l’ordinateur sur-développé du vaisseau spatial, avec sa fameuse voix froide, voir glaciale. Comme quoi même un morceau de ferraille avec un œil rouge ça peut avoir plus de charisme que beaucoup d’acteurs ! Un personnage qui entre au panthéon du cinéma.

2001 : L’odyssée de l’espace est divisé en trois parties, la première celle du « sous-développement » de l’homme sorte des débuts de l’humanité, puis l’homme à la conquête de l’espace avec le voyage vers Jupiter et enfin… une dernière partie, comment dire, étrange…dans une sorte d’autre dimension (d’ailleurs on pourrait peut être en relever 4 si on prend en compte la séquence sur la Lune).
Le film donne aussi une vision imaginaire de l’origine de l’humanité et du développement humain. Ainsi on pourrait remarquer que chaque étape de l’évolution humaine est marquée par une sorte d’aval d’être supérieur, représenté par ce fameux monolithe. Comme si l’homme seul ne pouvait pas atteindre un nouveau stade de son développement de son propre chef et que ce passage à la marche supérieur était entre les mains d’une entité suprême. On peut alors se poser la question de savoir si l’homme est libre de sa destinée. Mais on voit vers la fin du film que l’homme peut d’un coup prendre en main son futur et ses actions !
Ces éléments sont notamment montrés dans divers séquences du film. Par exemple durant le passage des « singes » on voit que ceux-ci apprennent, ont l’idée de se servir d’objets comme arme seulement après avoir été en contact avec ce monolithe extraterrestre, comme si celui-ci contenait en lui la connaissance.
J’ai aussi en particulier bien apprécié le voyage vers Jupiter où l’homme se retrouve face à sa création. Cela m’a d’ailleurs fait penser à Blade Runner, où la machine prend en quelque sorte conscience de son existence et s’ensuit une confrontation entre « le maitre et l’esclave ». Celle-ci a une réaction bien humaine, prend peur face à l’inconnu et réagit de manière presque comment pourrait on dire, logique, ou du moins compréhensive.
On en arrive au point qui m’a rendu le plus perplexe, je parle bien entendu de la fin, qui est des plus étrange. J’ai d’ailleurs lu il y a quelques temps dans un magazine consacré au cinéma, au sein d’une interview du réalisateur de Drive Refn, qu’à la sortie du film en 1968 beaucoup de gens se sont interrogé sur le fait de savoir si Kubrick était saint d’esprit au moment de réaliser cette séquence, certains avaient même demandé si il n’avait pas pris du LSD ! (humour bien entendu). C’est pour dire à quel point la fin du film est bizarre et sujette aux interprétations les plus diverses …
Et en ce qui concerne l’analyse de cette fin dans l’autre dimension, je dirais que l’homme a atteint le stade ultime de son développement, celui d'une forme réincarnation.


2001 : L’odyssée de l’espace est une œuvre contemplative, une peinture en mouvement, autant magnifique dans sa forme sublime que par son fond mystique. C’est une production longue, peu bavarde, grandiose, puissante, profonde. Un chef d’œuvre ? Dans tous les cas un film qui fait date dans l’histoire du 7e art.


PS : J’ai écrit cette critique sur ce qui me restait en tête du film car cela fait pas mal de temps que je ne l’ai pas vu. Du coup j’espère ne pas avoir fait d’erreurs. De plus je n’avais pas l’envie, et je pense les capacités pour faire une analyse comme l’œuvre le mérite, j’ai juste posé sur la table quelques éléments rapides qui ne méritent pas une grande réflexion.

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le 3 juin 2013

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