Si vous n'avez rien compris au titre, vous êtes prêts pour cette critique. Et pour le film.
Je me faisais une joie d’enfin découvrir 2001, une odyssée de l’espace (notez comme ma traduction littérale du titre confère une dose d’humilité que les blaireaux qui ont donné le titre français officiel ont zappée).
47 ans après sa sortie, quelques jours après le visionnage d’Interstellar, j’espérais voir ce moment de génie, ce film extraordinaire, profond, qui remettrait à sa juste place les grands spectacles un peu vains ou prétentieux d’aujourd’hui tout en me révélant à moi-même une partie que j’ignorais. J’imaginais vivre un hapax existentiel, un événement après lequel j’aurais été différent, après lequel ma vie aurait pris une nouvelle direction, aurait découvert un nouveau sens jusque là ignoré.
D’autant que Kubrick occupe pour moi une place unique dans le cinéma…
Quelques évidences
Oui, la photo, la réalisation, les acteurs, les effets spéciaux et le montage sont grandioses. Oui, Hal 9000 est hypnotique et saisissant (terrifiant ? Moui, aussi, pourquoi pas)
Oui, les sons et la musiques sont prenants (gonflants aussi un peu parfois). Oui, la solitude, oui, la contemplation. Oui, l’esthétique ébouriffante de certains plans. Oui, l’évolution de l’homme, l’inconnu, Nietzsche et les autres. Les étapes de la vie. La découverte, l’accomplissement, la recherche, le dépassement, l’inconnu et le recommencement. Chameau, lion et enfant. Oui, le cycle. Le surhomme et l’éternel retour.
Mais…
Je ne fais pas partie de ces gens qui kiffent se faire chier devant un film. Et là, c’est long et lent. Il ne se passe presque rien jusqu’à la toute fin où, visiblement comme pour beaucoup de monde, rien n’est clair.
Ambition philosophique, ethnologique, historique, tout ce que vous voulez, il est pénible de suivre ces deux heures et quelques, hormis lorsque, parfois, le filme nous happe par des plans d’une vertigineuse beauté (dans le vaisseau ou l’espace).
Donc si 2001 est le summum de la science-fiction, soit il me faut admettre que je suis bien trop con pour comprendre (ce qui est tout à fait probable), soit il va me falloir trouver d’autres centres d’intérêt.
Ou alors, juste, mais je dis ça comme ça, du haut de toute ma prétention, on peut trouver mieux…