Trouvé pour moins d'un euro dans un bac de solderie, l'affiche prometteuse du DVD de 2047 The Final War me faisait doucement de l’œil avec la grâce racoleuse d'une prostituée unijambiste et décatie semblant promettre qu'elle n'était pas une escorte de luxe mais qu'en matière de plaisir coupable j'en aurai pour mon argent. Bien sûr je n'espérais pas l'extase des grandes jouissances mais cette vague promesse d'un zedxpendables avec son casting de première bourre me laissait espérer d'à minima passer un bon moment. Au final le film de l'italien Alessandro Capone n'est même pas à la hauteur d'une série Z, il est bien pire encore , à savoir un immense foutage de gueule presque douloureux pour quiconque aura un peu d'estime pour les acteurs et actrices impliqués dans ce sombre naufrage.
2047 The Final War ou 2047 - Sight of Death nous raconte l'histoire d'un soldat des forces rebelles de l'armée verte qui se retrouve parachuté dans une zone contaminée afin de prouver les exactions et les crimes d'un gouvernement central et autoritaire. Immédiatement l'armée et deux mercenaires sont envoyés sur place afin de supprimer cet individu gênant et pour que la vérité ne puisse jamai, au grand jamais, être révélée.
D'emblée avec ses effets spéciaux numériques dégueulasses à peine dignes d'une cinématique de Playstation première génération et son décor quasiment unique de friche industrielle éclairé aux néons bleus on comprends que l'intégralité du budget a du partir dans un casting réunissant des stars qui avaient à l'évidence bien plus de factures à régler que d'éthique à choisir un scénario. Tout transpire la médiocrité la plus crasse, la facilité paresseuse et le foutage de gueule dans ce récit de science fiction qui en plus d'être très con à souvent la prétention de se croire intelligent à grand coup de phrase pseudo philosophique sur l'ordre et la rébellion.On s'emmerde donc très fermement et l'on s'agace aussi d'une volonté de faire cool à grands coup de dialogues badass, pseudos comiques et orduriers qui le plus souvent tombent lamentablement à plat du style : "Vous n'avez pas peur que votre bite gèle – Votre braguette est ouverte" ou sur un registre plus obscure : '"Charlie Manson avait raison. Les gens du Viagra avaient raison. Et les gens derrière le Club Méditerranée aussi.". Mais tout ceci ne serait finalement pas bien grave si le film n'était qu'une bouse de plus et qu'il n'impliquait pas un tel casting de stars venus se fourvoyer dans un si profond cloaque.
Trente ans après Blade Runner Daryl Hannah et Rutger Hauer se retrouvent donc pour un bien sinistre anniversaire en cachetonnant dans cette bouse immonde, c'est même bien triste de voir que leurs carrières respectives ne sont même plus à cette époque sur une pente déclinante mais carrément sur un toboggan qui va direct vers le précipice. Concernant à ce pauvre Michael Madsen, il est loin d'avoir toujours choisi avec beaucoup de clairvoyance ses rôles mais là il touche peut être le fond du fond de sa filmographie. Quant à Danny Glover on a même l'impression qu'il a joué sa partition en solo du fond de sa cave avant d'être intégré au montage finale. Pour Stephen Baldwin le film fera un petit peu moins tâche dans une filmographie déjà pléthorique de DTV bien moisis même si l'acteur à la fin des années 80 et débuts des années 90 s'affichait dans des films d'un tout autre niveau (Usual Suspects – Outrages – Né un 4 Juillet).
J'espérais une petite série B jouissive et un peu conne et je me retrouve soudainement à pleurer sur ce que sont devenus Danny Glover, Rutger Hauer, Michael Madsen et Daryl Hanah. Sous des attraits vaguement attirants, la triste fille de joie avait finalement aussi la vérole.