28 ans plus tard
6.2
28 ans plus tard

Film de Danny Boyle (2025)

SPOILER ALERT


28 ans plus tard, le monde a évolué, le nôtre, mais aussi celui présenté par Danny Boyle qui dépeint une Angleterre moyenâgeuse, régressive, abandonnée par le reste du monde, une Angleterre, qui malgré la contamination, est toujours là, et nous est présenté à l'instar d'un Ken Loach (dont apparemment Garland s'est inspiré) où l'esprit de communauté demeure primordial, où il y a des rites de passage, des grandes fêtes, chacun à son rôle nécessaire à la survie du village.


C'est dans ce contexte qu'on nous présente Spyke, son père, et sa mère, son père qui de manière plutôt classique tente de l'élever dans un monde post-apo, c'est-à-dire l'endurcir, etc. Et sa mère atteinte d'une étrange maladie clouée au lit dans leur maison.


On en vient donc à la première sortie de Spyke qui se résume à découvrir le monde une première fois avec son père qui sert de récit initiatique, et une deuxième fois un récit bien plus intimiste et dramatique pour comprendre ce dont sa mère souffre, même si en tant que spectateur nous nous doutons que dans un tel monde ce qu'elle a ne sera pas soignable.


C'est là que nous découvrons le monde dans lequel évolue les personnages finalement, et on sent que Boyle veut nous présenter des infectés différents, ils n'ont plus grand-chose à voir avec les infectés des premiers films, certains sont plus lents, d'autres vivent en meute avec un "Alpha" ce qui donne un dialogue très drôle d'ailleurs avec le Suédois qui leur dit que pour lui un Alpha c'est un courtier de Wall Street, une référence assez drôle à la culture masculiniste et comment elle s'articule pour les gens hors d'Angleterre, mais bref, Danny Boyle prend à revers ce qu'il avait déjà fait et instaure une véritable cassure, que ce soit au niveau de la mise en scène, du montage, etc.

Je pense notamment aux scènes de tir à l'arc dans lequel elles s'entrecoupent avec des scènes de vieux film sur le Moyen Âge, qui permet de créer une véritable identité à ce film qui n'en manque pas.


Une véritable personnalité, ce film pue l'Angleterre, et ce qui manque dans les productions de zombie actuelles, c'est la personnalité, je regarde ce film, je me dis, il n'y en aura pas deux comme ça, car sa force et aussi sa faiblesse par moment, c'est de pousser les potards à fond, d'en avoir rien à faire de ce qui se fait dans un blockbuster et de juste y aller.

Le film puise évidemment dans d'autres œuvres, je pense particulièrement à cette référence dans le train avec l'Alpha qui rappelle un Dernier train pour Busan, ou le fait de créer des zombies spéciaux qui rappelle les jeux-vidéos, que ce soit TLOU ou Resident Evil, qui amène un côté plus moderne et actualisée à l'œuvre.


Une référence selon moi primordiale au film, est d'où mon titre, la Planète des Singes, en effet comment ne pas penser à la Planète des Singes quand on voit les infectés dans la rivière ? Le fait qu'ils se déplacent en meute, sont réduits à un état d'animal, mais peuvent quand même faire des enfants, comme dans cette scène dans le train encore une fois où l'infectée accouche, et à ce moment un soupçon d'humanité émane de cette infectée, et je ne peux pas penser à autre chose qu'aux humains dans la Planète des Singes, car ce sont finalement deux évolutions similaires, sauf qu'une est proie des Singes, et l'autre est un prédateur des humains, ce sont deux faces d'une pièce, mais terriblement similaires.


Et toute cette humanité qu'on retrouve dans le traitement des infectés est caractérisée par le Docteur Kelson, qui ne cherche pas à les tuer, mais à les étudier, car en tant que médecin, il les considère comme des personnes malades, et nous gratifie d'une superbe séquence de l'acceptation du cancer de sa mère, de la mort, et du monde dans lequel Spyke vit finalement, qui est rythmé par la mort.


28 ans plus tard ne plaira pas à tout le monde, mais selon moi, il a atteint son but, créé un film clivant, qui fera sûrement parler en attendant la suite en janvier.









Wolgou
8
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le 28 juin 2025

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Wolgou

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