La grande qualité de 30 Minutes de sursis est assurément que la couleur de peau de Sidney Poitier n'est jamais mentionnée, et n'a absolument aucun rôle dans l'intrigue, au point que son interlocutrice téléphonique n'en a jamais conscience, et qu'il est traité par ceux qui le connaissent comme un citoyen ordinaire, jamais en tant que noir. Par-delà cette rafraîchissante et assez audacieuse modernité, le premier film pour le cinéma de Pollack aurait clairement gagné à n'être qu'un huis clos théâtral, chaque flashback en attaquant la crédibilité sans ajouter la moindre tension. Celle-ci est d'ailleurs relativement faible, peut-être eu égard à nos standards contemporains, parce que par-delà les quinze premières minutes, cela s'étire tout de même de façon bien répétitive.