Le film commence par une scène de sexe entre le héros et l'héroïne. J'ai un adage: une scène de cul, c'est du vide.


Qu'on s'entende, je n'ai rien contre une scène de sensualité encore que je trouve qu'elles sont souvent bien trop graphiques face à quelque chose que je verrais plutôt comme simple et épuré. A contrario pour moi une scène de cul, c'est du vide c'est une inutilité crasse et vulgaire pour poseur et pour faire artificiellement monter une tension en jouant sur nos réflexes primitifs, c'est l'aveu d'incapacité à meubler un film et du coup au fur et à mesure de son avancée, ce 37°2 le matin perd beaucoup de sa force.


J'étais donc de moins en moins convaincu de son caractère culte et incontournable, mettant son statut sur le compte du nombre d'apparitions du pénis de l'acteur et surtout celles du mont poilu et des courbes amusantes d'une Béatrice Dalle encore fraiche et un peu naïve comme une actrice de film érotique en début de carrière, en bref: un film générationnel. 37°2 le matin c'est le genre de film qui a certainement fait son petit effet dans les salles obscures avec sa jolie actrice inconnue et son ambiance qui fait le grand écart entre la joie et l'anxiété, j'avoue ne pas être insensible à sa patine mais l'effet est un peu passé et essentiellement dû à cette patine.


Et pourtant, étrangement je regarde l'heure : cela fait déjà 1h30 de film et hormis ce coté racoleur je ne me suis pas ennuyé, pourquoi ? s'il est grossier et vulgaire à plusieurs reprises, le cocktail peut être buvable grâce à une série de personnages colorés quoi que parfois anecdotiques et pleinement assumés en cela qu'à aucun moment l’œuvre ne cherche à les rendre artificiellement bons, ils apparaissent avec leurs qualités et leurs défauts et les personnages joués sont entiers quitte à déborder, jusqu'au personnage de Betty interprétée par Dalle dans toute son excessivité et son instabilité, même si le corps de celle-ci apparait plus marquant que son jeu.
Mais tout cela c'est sans compter la dernière partie. Étrangement intégrée au récit et qui semble pleine de coupes, de raccourcis, comme s'il avait fallu réduire un récit jugé trop long en péripéties juxtaposées les unes à la suite des autres, et ça donne une histoire très hachée, ratée, une dernière partie finalement aussi cruciale que brouillonne et ça c'est dommage.


Dernière interrogation, je me demande combien de parents ont appelé leur fille Betty et surtout leur fils Zorg après avoir vu ce film...

Crillus
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le 14 sept. 2016

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Crillus

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