Annoncée depuis bien longtemps, la suite du The Devil’s Rejects de Rob Zombie sort cette année en catimini... Étant fan de ses débuts mais beaucoup plus critique sur ses dernières productions, j’attendais 3 From Hell de pied ferme! Il y avait de quoi puisque le réalisateur reprenait le récit de la famille Firefly (laissée pour morte dans le puissant final du deuxième volet) qu’il avait su nous rendre sympathique. Cependant, le résultat est dans la sombre lignée de son 31...
Le début du métrage est efficace avec des reportages télés nous expliquant les événements passés ainsi que l’arrestation des malfrats. On peut d’ailleurs voir une “petite” référence à Massacre à la Tronçonneuse avec l’usage du même bruit de flashs photos (La Maison des mille morts en était déjà un hommage appuyé). En revanche, Zombie expédie trop rapidement la mort du capitaine Spaulding pour palier à celle de son interprète durant la production du film, et c’est fort dommage. La suite n’est qu’un concentré de personnages caricaturaux abusant de “shit”, “motherfucker” et “fuck” gratuits, ne servant qu’à donner l’illusion d’un sous Tarantino. Rajoutons à cela un filtre de pellicule dégueulasse pour faire “Grindhouse” et on obtient un gloubi-boulga informe, impersonnel et paresseux. Oui, tout est bien trop vide et parfois même caricatural pour être un tant soit peu intéressant et les personnages autrefois aimés en deviennent détestables de vacuité! Aucune tension, aucune inventivité, des scènes faciles et franchement dispensables... Il va falloir tout de même attendre le dernier quart du film et son exil au Mexique pour voir quelque chose qui semble avoir de la gueule!
Hé Oui... S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de ce film, ce serait bien son dernier acte qui s’articule autour d’une ironie dramatique simple mais efficace. Lorsque nos psychopathes débarquent dans cette petite bourgade, nous connaissons leur état mental et leur soif de sang, contrairement à la population que nous pensons ignorante. S’installe alors une tension westernienne où tout est poisseux, long et oppressant. Puis Rob Zombie se lâche et nous offre un final grand-guignolesque à base de mercenaires, masques de catch et costumes trois pièces! Et LÀ c’est efficace, LÀ c’est jouissif, LÀ c’est inventif dans la surenchère et le ridicule assumé! Dans la continuité de son survolté The Haunted World of El Superbeasto, cela sonne comme une réelle délivrance pour le film, une explosion de cinéma Bis qui aurait du avoir lieu bien avant... Comment avoir un tel potentiel entre les doigts après deux opus très réussis et réaliser une masse informe et bâtarde au cul entre huit chaises comme celle-là?
Je pense surtout que Rob Zombie est arrivé au bout de ce qu’il pouvait faire et de l’énergie de ses premiers films où il avait réussi à poser des ambiances réellement anxiogènes (La Maison des mille morts, Halloween) ainsi qu’une violence brutale (The Devil’s Rejects, Halloween 2). Même s’ils n’étaient pas parfaits, ces projets avaient le mérite de proposer quelque chose et leurs qualités dépassaient leurs défauts! Maintenant Rob est fatigué, sa création a connu le même sort que son homonyme Stark, et il est temps qu’il raccroche les crampons... Car à ce rythme, sa filmographie sera submergé d’oeuvres comme celle-ci et on oubliera peut-être qu’à un moment il faisait des choses intéressantes.