C'est l'histoire classique de la création d'une revue de music-hall. Après que les auteurs du film ont laissé juste entrevoir quelques séances de répétition, la comédie musicale de Lloyd Bacon se dénoue, comme attendu, par vingt minutes d'un spectacle triomphal signé Busby Berkeley mais d'un attrait tout relatif. Car les expressions artistiques des années 30 sont loin du brio et du clinquant des "musicals" des années 50 de la MGM.
Pour tout dire, le film est vieillot et, plus encore, même à regarder la dernière partie avec bienveillance, "42ème rue" est un film très médiocre. Il fonde, ou reproduit déjà, de pénibles stéréotypes -le mécène inculte imposant sa maitresse, le metteur en scène colérique, les jeunes amoureux de la troupe...- tout en débitant des évidences sur le métier d'artiste de music-hall.
Le scénario est artificiel autant que pesant, évoquant les tourments d'une création menacée par les aléas et les déconvenues, s'adossant à trop de personnages futiles occupés à des bluettes insignifiantes ou à des psychodrames sentimentaux élémentaires et grossièrement joués. La mise en scène de Lloyd bacon est à l'avenant, sans idée, sans élégance, qui n'est qu'une affaire de découpage et de montage.