Arrive le générique de fin qui nous apprend qu’on vient d’assister à une histoire vraie, ce dont on se fout comme de sa première totote, tant ça se passe loin dans le temps et dans l’espace. On se dit quand même que ces 47 pauvres gars bannis de chez eux pour une sombre histoire de traitrise auraient mérité qu’on les traite un peu mieux, parce-que 47 samouraïs qui se retournent dans leur tombe en même temps, ça fait un raffut de tous les diables. On aurait bien vu sur le coup un Ang Lee de Tigre & Dragon, au lieu de ça on se traine un Carl Erik Rinsch de rien du tout.

C’est donc l’histoire vraie dont on se fout de 47 samouraïs, accusés à tort et bannis à tort parce-que leur maitre s’est fait hara kiri (le fromage ?)après avoir été accusé, à tort lui aussi, de haute trahison. Il avait en fait été drogué pour tuer, sans succès, un seigneur rival, lequel en profite pour récupérer le royaume du soi-disant traitre et sa fille en prime, là je le comprends j’en aurais bien fait qu’une bouchée de la fille mais on m’aurait encore dit que je mange trop vite. Alors j’ai cherché sur mon Tom-Tom, sur des cartes, des atlas et même google maps, je ne sais toujours pas où se trouve « tort », pourtant c’est bien là-bas qu’ils ont été bannis selon l’histoire.

Ce film est petit bras et roule du début à la fin sur un faux-rythme qui plombe considérablement l’impact qu’il aurait pu avoir. En lieu et place de scènes d’actions, d’effets et de spectacle, on a droit à de longues causeries insipides qui, si elles ne nous plongent pas dans un profond sommeil, nous font ronger les ongles d’agacement. On est presque vexé d’avoir été pris pour des bleus quand on voit le magnifique dragon japonais de la scène finale. Il n’arrive pas à la griffe de Smaug, mais dans son genre il a une belle gueule. On oublie par contre l’horreur du début, croisement improbable d’un tamanoir, d’un cerf et du cul d’un mandrill pour la couleur. Mononoké et les esprits de la forêt sont passés par là en ringardisant tous les autres. Les scènes d’actions sont loupés tant elles sont tranchés et filmées en très gros plans (qui cache la misère ?), au point qu’à un moment un coup est donné mais à l’écran on a juste un dos en gros plan. Tout le long c’est comme ça ! Douleur…

La scène du dragon est bien plus belle que la face de Keanu Reeves qui nous la joue ici homme des bois plein d’honneur et d’humilité. Homme des bois donc, Japonais aussi. Japonais, au sang mêlé c’est vrai, mais quand même. Il y a un baltringue qui c’est fourré dans le crâne et qui a voulu fourrer dans le nôtre que Keanu Reeves a une tronche crédible de bol de riz, sans rire ! Le gars est mauvais à la base, inexpressif comme une huitre un soir de réveillon, perso je l’ai surnommé l’acteur au masque de fer mais qui sait, peut-être qu’un grand acteur se cache derrière ce masque de médiocrité. Heureusement qu’il y a de belles asiatiques pour ravir les fans du genre (suivez mon regard…) qui, même si elles jouent comme des patates, réveilleront un tantinet de libido. On oublie par contre le shogoun, tronche de constipé du début à la fin, dont on se dit que s'il venait à en lâcher une, un sixième continent pourrait bien voir le jour.

On oubliera aussi la musique, d’ailleurs j’ai oublié qu’il y en a une, ou alors elle est transparente et sans saveur comme l’eau du robinet. Pas toutes les eaux du robinet. Près de chez moi il y a celle de Saint-Galmier, pétillante et tout, je la bois comme du Coca. Non, cette musique c’est la flotte d’un robinet parisien, c’est sain mais tu sens que c’est plein de produits dont tu veux même pas savoir le nom qui te rendrait malade d’office.

Voici donc un film dont on se fout, mené par un acteur dont on se fout encore plus et racontant une histoire dont on se fout partout sauf au Japon. Si vous ne voulez pas foutre votre temps et votre argent en l’air, foutez-vous aussi de ce film. Mais après tout vous faites bien ce que vous voulez, moi je m’en fous.
Jambalaya
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le 26 mars 2014

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Jambalaya

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