Il n’a l’air de rien, ce petit film, surtout qu’il passe très mal à la révision, mais c’est tout de même une date fondatrice pour les 80’s, un jalon sans lequel la décennie ne peut complètement se concevoir…

Connu aujourd’hui avant tout pour avoir lancé la carrière cinématographique d’Eddie Murphy, le film est avant tout l’œuvre de son producteur, Joel Silver.

Déjà producteur des guerriers de la nuit, du même Walter Hill, tâcheron nerveux, efficace mais trop souvent capable du pire, Joel Silver forge ici les prémices de sa carrière futur, le prototype du Buddy-movie moderne, le reste n’a finalement que peu d’importance…

C’est un film au casting ouvertement racial, ou Nick Nolte est là pour tenir le rôle du flic-blanc-bourru comme Eddie celui du black-Armani-volubile, choisi en dernier recours après avoir écumé la demi-douzaine de stars de couleur présentes sur le marché… C’est d’ailleurs tout à la gloire d’Eddie d’avoir su utiliser cette chance première pour bouffer tout le film de sa présence, faut dire aussi qu’avec Mickey Rourke en face c’était tout de suite plus compliqué, mais Nolte, il sert si bien de paillasson à ses partenaires…

Sous une photographie encore bâtarde qui associe le marronnasse 70’s aux bleus 80’s, nos deux comparses malgré eux se promènent en ville à la recherche d’un grand méchant loup joué (très mal) par le James Remar des guerriers de tout à l’heure, comme quoi, Joel sait aussi se montrer fidèle…

Le film n’est que prétexte à poursuites médiocres et dialogues miteux avec usage jusqu’à la corde de la vanne raciste dans un sens comme dans l’autre, les rares exceptions étant lorsque l’ancien taulard supplie son maton de lui laisser tirer sa crampe, autant dire que le film est avant toute chose un merveilleux modèle de la classe indémodable de sa douce époque…

Mais pourtant, quelque part, ça se tolère presque, l’intrigue policière est bâclée mais se suit tout de même, on retrouve avec le déplaisir habituel l’affreux David Patrick Kelly et il faut reconnaître qu’Eddie s’impose sans contradiction possible, en particulier dans la scène de descente de police chez les red-necks…

Mais sinon, franchement, c’est moche, vulgaire, assez bête et particulièrement dispensable.

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le 14 janv. 2014

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Torpenn

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