J'en attendais énormément de ce film, il me faisait saliver depuis sa sortie, et il n'en résulte qu'une déception. Il est évident qu'il s'adapte à un budget très limité, mais cela n'excuse pas les faiblesses du film car :
- le point de vue intimiste est plus ou moins, raté, le couple porté par Dafoe et Leigh étant d'une caricature grossière de bobos écolos bouddhistes (ils crachent sur Al Gore, font de l'art abstrait, tentent de libérer leur chakra et bien entendu la femme est rousse) et beaucoup moins bien traité que les rôles secondaires.
- Il s'agit de filmer la dernier journée avant l'Apocalypse et pas une seule fois la mise en scène ne sert cette angoisse de la temporalité, sa vitalité, le concept d'espace-temps.
En fait, j'avais fantasmé sur ce film avant de connaitre le cinéma de Ferrara, car c'est du Ferrara tout craché : d'excellentes idées qui ne pourront être exploitées par une bonne mise en scène, l'incapacité d'accéder à toute finesse ou subtilité et donc celle d'accéder à la transcendance psychologique des troubles des personnages, du racolage politique et cinématographique...
Reste un excellent postulat, quelques scènes d'adieux plutôt réussies, et le dernier quart psychédélique assez puissant.