Ca fait beaucoup 500 jours pour un film aussi court

Si le montage est sympa, si les personnages sont crédibles, si les situations rappellent au spectateur les errements de la jeunesse, le problème se situe exclusivement dans le choix de la narration.

Passons sur le fait que la mise en scène est soit banale soit branchouille pas très originale, et concentrons nous sur le rythme. On commence par connaître les personnages, on veut savoir où cela va nous mener, pourquoi le personnage de Gordon-Levitt en est là, le tout avec un rythme de petite foulée. Parfois on a des flashbacks ou flashforwards. Parfois on revient sur des éléments du passé. Et puis on reprend le cheminement de leurs vies. Alors on rentre dans le ventre mou de leur histoire. Est ce qu'ils sont séparés ? Pourquoi ? Qu'est ce qui se passe ? Où va-t-il ? Où est-elle ? Jusqu'à la prise de conscience de la raison de la séparation qui s'étire sur quinze minutes.

Alors bien sûr aux USA, quand un personnage prend conscience de sa médiocrité affective, cela doit avoir un effet sur sa médiocrité professionnelle. Donc c'est dur la vie, ça fait souffrir de ne pas être aimé, mais il faut aller de l'avant mon bon monsieur par ce que si elle évolue, lui aussi le doit...

Le scénario parvient à mettre en scène ces petites tristesses, ces frustrations de l'après rupture et parvient à prendre le spectateur à contrepieds quand le personnage masculin se fait rattraper par la réalité. Si "The graduate", dont le film tire une référence majeure, mettait en scène un personnage bercé d'illusion par dans une époque de transition, ici il s'agit d'un personnage bercé d'illusion dans une vie plutôt banale où seule cette jeune femme apporte de la saveur. Alors pourquoi pas, mais justement la narration se trouve lamentablement alourdie par des scènes pénibles de gens heureux qui passent du bon temps. Car ce qui intéresse dans un film sur la rupture, c'est comment elle arrive. Là on passe plus de temps à raconter comment ils sont heureux plutôt que ce qui va les sépare.

Au final le film traite d'un sujet en s’appesantissant sur les prémices de la rupture plutôt que sur ses raisons et sur son traitement. Et même s'il en vient à nous faire comprendre que rien n'est vraiment simple et clair dans ce genre de situation, même s'il en vient à nous faire comprendre pourquoi ça n'a pas marché et en quoi un film peut traiter de la séparation sans faire retomber les personnages principaux dans les bras l'un de l'autre avant la fin, le milieu de ces 500 jours passent vraiment très lentement...