C’est fou comme la qualité du film a l’air de changer avec l’âge du spectateur… Adulée par mes castors juniors préférés qui ont l’air de se retrouver dans ce film sur des amours adolescentes que le vernis vaguement adulte des personnages n’arrive pas à camoufler tout à fait, cette bluette semble détestée par leurs aînés les plus proches et il faut attendre un âge presque mûr (voire blet, n’ayons pas peur des mots…) pour voir arriver les 5 et les 6 que les esprits calmes déposeront dans un verdict bien éloigné de toute cette passion touchante mais injustifiée.

Tout d’abord, non, et n’en déplaise à mes jeunes enfants, le film n’est pas très bon. Un réalisateur en bas âge qui a probablement beaucoup aimé Le Lauréat, Ferris Bueller ou Quand Harry rencontre Sally raconte comme il peut une histoire d’amour presque asexuée dans une débauche un peu vaine d’effets de mode et toute cette litanie des codes de séduction d’outre-Atlantique qui suffit à rendre l’histoire absolument incompréhensible pour quiconque prendrait la vie et les relations humaines de façon un tout petit peu naturelle.

Déjà, il y a un grave problème d’emblée, la jeune fille qui nous est présentée comme la huitième merveille du monde susceptible de faire tourner toutes les têtes (et pas seulement par le jeune niais amoureux, ce qui pourrait encore s’expliquer…) est dans le meilleur des cas banale et dans les autres plutôt horripilante. Je ne connais pas cette Zooey Deschanel qui semble avoir une grande influence sur le fiston, mais disons-le sans fard, elle ne fait rien palpiter chez moi. Faut dire aussi que le personnage est un peu à claquer…

Il y a aussi cette petite morale insupportable que l’on trouve dans tous les films indépendants qui se respectent et qui veut que le héros abandonne forcément son job alimentaire (dans le cas présent, une planque de rêve…) pour réaliser ses rêves de jeunesse et, bien entendu, se lancer dans une carrière bien plus créative…

Néanmoins, l’ensemble est assez gentillet, un peu niaiseux mais pas méchant et pour qui n’en attend rien de particulier, ce n’est pas désagréable. Joseph Machin-Levitt est assez chouchou, enfin, si on passe le côté un peu gluant du personnage, et je n’ai jamais su résister à quelqu’un qui soigne ses chagrins d’amour en robe et de chambre et qui se prend pour Harrison Ford après avoir enfin trempé son beignet dans la tasse de la fille de ses rêves (si j’ose m’exprimer ainsi).

Bon, après, j’ai regardé ça avec toute la tendresse du père pour la première petite amie présentée par son fils, je suis un peu généreux et je comprends que ça puisse fatiguer, mais de bonne humeur, ça passe gentiment, j’ai même eu trois bons rires francs, ce qui n’est déjà pas si mal… Faut juste prévenir les enfants que ça ne ressemble à aucun moment à une relation crédible ou même souhaitable…
Torpenn
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le 19 déc. 2012

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Torpenn

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