Prologue d'un cycle infernal

Après le sublime Munich de Spielberg portant sur la partie vengeance de ce triste épisode

de l’histoire des jeux olympiques, 5 septembre revient sur le pendant de la prise d’otages.

Un suivi en temps réel en coulisses avec les équipes de télévision qui couvraient cette compétition. Une plongée en enfer dans cette faille temporelle qui fait passer les secondes pour des minutes et les minutes pour des heures.

J’ai trouvé la reconstitution de ces événements mélangeant images d’archives et reconstitution à proprement parlé bluffante. Les détails techniques, l’usage de la pellicule et le traitement que cela demande ainsi que les techniques d’incrustations des titres à l’écran rendent cette immersion totale.

Au delà de cet aspect purement technique il est aussi intéressant de souligner l’aspect singulier

de cette prise d’otage retransmise dans le monde entier, suivi par 900 millions de spectateurs

et également la première de l’histoire à couvrir ce genre d’événement.

Ce film nous place au cœur de la machine médiatique et partage avec son spectateur les questions déontologiques auxquelles ces hommes et ces femmes ont été confrontés et ce pour

la première fois de leur vie.

Une question toujours d’actualité et remise au goût du jour après les attentats de Charlie Hebdo et la prise d’otage de l’hyper casher.

Jusqu’où peut ont aller au non de la liberté d’informer. Ou commence l’information ou commence la propagande. Filmer c’est raconter une histoire le tout c’est de savoir pour le compte de qui. Pour les intérêts de qui. Peut on informer correctement quand les événements qui surviennent en direct nous dépassent à ce point ? Garder le contrôle de l’antenne quand les événements peuvent basculer à tout moment est une grande question à laquelle ce film tente de répondre tout en nous prenant à témoins.

Sa sortie au moment où les otages Israéliens sont libérés au compte goutte nous rappelle à quel point l’histoire peut se répéter.

Un film à voir en complément de Munich.