L'ami Micheal Bay est une icône du cinéma hollywoodien qui me fascine.
Je ne connais aucun autre cinéaste de blockbusters qui polarise autant les avis. Catalogué par tout Internet comme l'incarnation du cinéma "Boumboum PanPan" américain, critiqué par la presse pour la superficialité de ses productions mais aimé d'une partie du public, moqué de tous mais toujours un champion du box-office,...
L'homme est à la fois la tête de turc préférée de la sphère cinéphile, la coqueluche des producteurs, le plaisir coupable du public et le précurseur du blockbuster crétin.
Bref, le cinéaste du débranchage de cerveau.
Débrancher son cerveau...
Je n'aime pas cette expression. Je la trouve incroyablement pédante, elle témoigne d'un élitisme gratuit et même d'une certaine immaturité, ce qui est ironique vu que les personnes l'employant s'imaginent plus adultes ou plus intelligents que les "autres". Débrancher son cerveau devant un film, c'est pour moi une façon de dire qu'il n'est pas possible d'apprécier au premier degré un film décomplexé qui ne recherche pas une grand profondeur, car cela serait trop honteux, trop inconvenant pour une personne avec de vrais gouts, un vrai sens de ce qu'est le bon cinéma parce que ces gens là le savent mieux que personne et blablabla.
Soyons clairs, l'ami Bay n'est pas irréprochable, loin de là. Il y aurait beaucoup trop de choses à critiquer sur son cinéma, ne serait-ce que sa beauferie.
Mais est-ce que pour autant ça rend ses films détestables ? Chacun jugera.
Moi en tout cas, j'aime bien ses films, même s'ils n'ont rien d'exceptionnel. Et j'ai pris mon pied devant 6 Underground. Bay s'est assagi niveau beauferie, ce qui fait bien plaisir; il laisse plus de place à ses personnages, qui sont plus attachants quoique absolument pas développés (mis à part Sept, à la limite), et se balancent des platrés de punchlines à tout va, ce qui apporte au film énormément de blagues fendardes et l'empêche de se prendre trop au sérieux avec un scénario vu et revu. 6 Underground est débile, il sait qu'il est débile, mais ne s'embête pas à vouloir nous persuader du contraire, à l'inverse des Transformers, par exemple. C'est d'ailleurs amusant de voir Micheal Bay, cinéaste ô combien critiqué pour le patriotisme crétin de ses métrages les plus connus au point d'en devenir pro-guerre, fait preuve ici d'un certain cynisme vis-à-vis de son propres pays et de ses institutions. Bien sûr, ça ne transforme pas le film en critique acerbe de la mondialisation et des dérives du capitalisme, loin de là, mais ça prouve qu'encore une fois, Bay est loin de Hollywood quand il fait son film, et il se lâche un peu plus. Ça se ressent notamment au niveau du gore, qui sera vu comme une faute de gout par certains, mais comme on est avant tout là pour se marrer, ça va, c'est pas la mort ! Si on va voir un film Netflix, le minimum auquel on s'attend de leur part, c'est un peu de gore rigolo.
Bon, on attend aussi de bonnes productions, mais ça c'est une autre histoire.
Bref, pour moi, 6 Underground est cool. Il est bête, il n'est pas bien monté, il garde un peu de ce mauvais gout typique de son réalisateur... Mais il est marrant, alors ça va, je lui pardonne.
Allez Bay, fais-nous une suite, s'teuplé. Retourne plus à Hollywood, ça te réussit plus !