J’avoue qu’avant de découvrir le film, j’ignorais l’existence de cette prise d’otages à l’ambassade d’Iran à Londres en 1980. Evénement probablement occulté par la plus célèbre et bien plus longue prise d’otages (1979-1981), à l’ambassade américaine de Téhéran ?
Toujours est-il que ce siège eu de l’effet en son temps. Sa gestion musclée permit à Margaret Thatcher de gagner en crédibilité, y compris à l’international. Les médias s’emparèrent du sujet, offrant une couverture avec des images proches et en direct. Ce qui permit au SAS de gagner une nouvelle notoriété.
Mais quid du film ? On sent que « 6 Days » veut évoquer l’affaire de manière documentaire, se focalisant sur divers détails et protagonistes. En particulier un soldat du SAS, un policier négociateur, et une journaliste. Soit.
Le hic c’est que cela ne fonctionne pas vraiment. Peu d’attention est accordée aux otages à l’écran, et peu d’enjeu sont construits… si ce n’est de faire intervenir le SAS ou pas (gros suspense !). Les preneurs d’otages paraissent assez superficiels, de même que les protagonistes.
La journaliste, qui nous est dépeinte par les titres de fin comme ayant fourni une couverture avant-gardiste pour l’époque, est totalement dispensable à l’intrigue. On a du mal à voir avec ses courtes scénettes en quoi son travail est révolutionnaire devant celui de ses collègues.
Le négociateur semble quant à lui utiliser des techniques très simplistes pour duper les terroristes ! Et ses interventions apportent là aussi peu de suspense, puisque même sans connaître l’événement, le titre du film spoile la durée de la prise d’otages… Néanmoins Mark Strong est convaincant dans ce rôle de policier dépassé, qui va prendre les choses à bras le corps.
Le personnage le plus attachant est celui de Jamie Bell. Le soldat du SAS qui passe son temps à planifier, préparer l’assaut… pour régulièrement se faire couper l’herbe sous le pied par des politiciens déconnectés du terrain.
Même si cet ensemble demeure terne, la mise en scène professionnelle fait passer le pilule, permettant au film de ne pas ennuyer.