Michael Bay est un réalisateur décomplexé de films d'acton, bourrin... un poil plus raffiné que Justin Lin (sic) et qui sait injecter une bonne dose de hype dans ses productions pour ados en rut (Bad boys 1,2&3, la saga TRANSFORMERS, No Pain no gain, Armageddon, Pearl Harbor...). Quand Netflix annoncé une exclusivité réalisé par le Sieur Bay avec Ryan Deadpool Reynolds, forcément ça intrigue.
Passons le pitch inclassable qui tient sur la longueur d'une capote non déroulée : un milliardaire surdoué, passé pour mort, recrute des mercenaires (également morts donc pas fichés) pour des missions suicides où l'on s'éclate en voitures de sport, on tire en balle illimitées, on visite Florence en Parkour, on fait joujou avec un aimant à destruction massive et on baise des bombes platines sous prétexte d'améliorer le monde. Je suis un Ricain donc je dois sauver le monde.Un blockbuster sur mesure pour Bay, du moins sur Papier.
Les cinq premières minutes donnent le ton. Du fast and Furious mieux filmé et plus gore, mais contrairement au soap asphalté de Justin Lin, il n'est pas question de famille ici. Nous sommes plus dans l'esprit des braqueurs/rappeurs ricains "on prend et on se tire". Une réalisation nerveuse façon Bay qui cumule des plans hystériques sacrifiant la lisibilité sur l'autel du grand spectacle. C'est jouissif à condition de ne pas chercher un quelconque sens à ce feu d'artifice.
Au-delà du savoir faire de Bay pour les scènes pétaradantes, le film souffre d'un grand vide scénaristique, pas aidé non plus par ses personnages stéréotypés (le cascadeur fou, la grande gueule, la blonde qui dézingue façon Lucy, la brune qui ne sert à rien, le black sniper, Ryan reynolds en Deadpool). Du coup, comment justifier les 2h10 de film ? En augmentant les scènes d'action ? Et là aussi, il y a une overdose de plans épileptiques qui fatiguent la rétine. Sans réelle relation entre les protagonistes on a du mal à s'attacher à eux et la sauce ne prend jamais.
que reste-t'il au film ? Une bande son qui envoie du lourd (façon Furious7), un visuel très clippé par son montage et ses codes couleurs, intéressant pour les monteurs en herbe. Des scènes d'actions grandioses digne d'un blockbuster du cinéma (l'aimant sur le bateau est top). Le film aurait gagné à s'écourter sur une durée de 90 minutes.