Fin de parcours

Avec ce film, Sydney Lumet conclue une filmographie de haute volée, qui contient des classiques tels que "12 hommes en colère", "La colline des hommes perdus" ou "Point limite" (que je n'ai pas encore vu). Et ce film là, est-il à la hauteur de cette filmographie ?

Pour moi la réponse est oui. Dans ce film, on suit le drame d'une famille New-Yorkaise qui par un concours de circonstances assez malheureux, se retrouve complètement brisée et doit payer les pots cassés. Sydney Lumet arrive ici à jouer avec le temps grâce au montage pour nous montrer les différents points de vue des membres de la famille, ce qui les motive, et quels sont les enjeux à partir de tout ça.

Et je trouve que ça marche magnifiquement bien. Si au début la narration est assez difficile à suivre à cause d'un montage justement assez abrupt qui effectue plusieurs sauts dans le temps, on prend assez rapidement beaucoup de plaisir à regarder certaines scènes qui se déroulent avant un évènement dont on connaît déjà l'issue, et certains passages génèrent une certaine frustration, car on sait que quoiqu'il fasse pour préparer au mieux leur coup, c'est déjà peine perdue pour eux...

Et même une fois l'évènement malheureux passé, la seconde partie du film qui se concentre sur les conséquences de cet évènement reste tout aussi intéressante car ça contraste avec la première partie dans le sens où cette fois, on est dans le flou total, et je trouve ça vraiment bien foutu.

Je ne spoile pas la fin, mais j'ajouterais un bémol dessus, car j'ai clairement eu du mal à y croire, ça ne marche pas pour moi et c'est une conclusion un peu facile qui ne me satisfait pas.

Bref, c'est le dernier film de Sydney Lumet et c'est un film qui contraste nettement avec le reste de sa filmographie en terme de mise en scène, mais qui garde toujours ce propos commun avec tous ses films que j'ai pu voir à savoir, des gens qui de par leur condition ou les actes qu'ils commettent à cause de cette condition, subissent des injustices de la part de l'Etat, la police ou l'armée.

Mention spéciale également à Ethan Hawke dans ce film qui incarne très bien ce personnage de mec qui veut se la jouer avec des airs de pleine assurance, mais qui en réalité est juste débordé par des problèmes auquel il ne veut pas se confronter.