Excès de vie.
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Mid 90’s est un film de Jonah Hill (qui n’aime plus être catégorisé comme le gros d’Hollywood) sur la jeunesse, les communautés alternatives et les rites de passage, avec l’exemple du Skateboard dans le milieu des années 90. Oui, comme son nom l’indique et, oui, comme Larry Clark et son Kids ou un Gus van Sant, mais en moins bien.
Tout d’abord, pour bien montrer qu’ici, on n’est pas dans 22 Jump Street, on adopte un format carré indie à la mode (donc oui, comme Xavier Dolan, mais en moins bien), avec ce qu’il faut de moments de défiance, de boisson, la première relation sexuelle et tous les rites de passage obligés et tellement classique qu’on pourrait lire le fim scène à scène sans y déceler le moindre spoiler.
On assiste donc à un enchainement de poncifs, pas forcément désagréables ni honteux, mais vus 10.000 fois ailleurs, souvent en mieux. Moins maladroit que Bang Gang mais à des années lumières des références Sundance du genre, la réalité sociale est, encore une fois, beaucoup moins précise et claire que dans le Florida Project de Sean Baker (certainement liée à la cuillère d’argent de Jonah Hill, qui s’intéresse à un sujet, mais qui n’a pas réellement pu connaitre ce qu’il cherche à créer).
Le but du film pose alors question. Il s’inscrit dans la vague du revival de l’enfance des années 80 et de l’adolescence des années 90’, mais ne peut évidemment pas prétendre à être Ca, Stranger Things ou Ready Player One. Il s’inscrit dans la vague des films sociaux en sous-culture, mais ne peut être assimilé à un Paranoid Park. Il essaie de rendre compte de la culture Skate, mais n’importe quel film amateur ou même les cinématiques de Tony Hawk Pro Skater sont plus sincères.
Le film de Jonah Hill pourrait faire un pont plus pop entre ces éléments, pour faire découvrir et inciter, mais il est suffisant et un peu snob. Pas désagréable, donc, mais une reprise de beaucoup d’éléments vus ailleurs et moins bien assemblés.
Dommage.
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Créée
le 25 avr. 2019
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