Malgré l'échec de "Blueberry", Jan Kounen n'a toujours pas compris qu'il fallait se calmer sureffets lourdingues et tape-à-l’œil. Non, "99 Francs" n'est en rien le grand film anti-pub que l'on pouvait attendre. Après cinq premières minutes atroces de nullité (je n'étais pas sûr de tenir jusqu'au bout), l'ensemble devient toutefois plus supportables, grâce à quelques scènes amusantes, dont une vraiment drôle
(celle avec la pub Kinder surprise).
Mais c'est trop peu. La faute à qui? Certainement pas à Jean Dujardin, fort convaincant et l'un des rares points positifs. Mais oui, en grande partie à Jan Kounen, qui se croie si grand qu'il se permet de nous balancer des images d'une violence inouïe esthétiquement, ainsi qu'un montage haché, violent. C'est souvent assez vulgaire, prétentieux, lourd. De plus, rétrospectivement, cette idée de critiquer la pub, même si elle est toujours louable, n'a rien de révolutionnaire, la première personne un tant soit peu cultivé sachant très bien que ce n'est pas un monde de rêve. Pourtant, il se dégage par intermittences un charme inattendu, hélas trop éphémère pour réellement faire illusion. Enfin, notons une dernière scène incroyablement longue et inutile, un peu à l'image du film. Nuance, subtilité : voilà des mots qui ont manifestement échappé à Kounen avant de se lancer dans ce projet.