Sensation extrêmement bizarre qu'est le visionnage de ce film : on hésite à le détester pour son choix de proposer deux fins à la suite (on a failli partir au premier générique, heureusement qu'on est lent à attraper la télécommande) dont la crédibilité et la logique laissent à désirer, ou si l'on doit l'applaudir pour son discours honnête et sans secrets sur le monde du marketing et de la pub abrutissante que l'on nous sert sans arrêt, une culture du prêt-à-penser qui est bien dénoncé par 99 Francs. Jean Dujardin vous plaira si vous appréciez les gags à la Brice de Nice et autres personnages grotesques de l'acteur (personnellement, son humour ne touche pas, mais pourquoi en priver ceux qui aiment ?). Les passages dessinés sont également un mystère entre le choix esthétique audacieux (un peu comme Kill Bill cachait sa violence dans ses séquences cartoonesques) ou un parti-pris stupide (le cartoon en lui-même est d'un niveau intellectuel plat...). La drogue coule à flot (ou plutôt, sniffe) et rien n'est épargné de ce monde particulier du commerce extrême, qui devient de plus en plus fou en tentant de suivre le concept "prendre les acheteurs pour des écervelés, mais toujours les faire sentir intelligents d'acheter le produit", une antithèse qui régit les pubs (un monde de dingues). Des séquences psychédéliques et hautement timbrées, un discours franc, mais des choix qui semblent étranges, entre le brio et l'imbécilité totale... A défaut de pouvoir choisir entre les deux, on ne perd rien à le voir une fois.