La vie n'est pas aussi douce que dans les rêves

Dans une précédente critique, j'ai expliqué que j’apprécie beaucoup Lee Byung-hun. Cela vient de sa présence en tant qu'acteur principal dans ce film qui est pour moi un coup de cœur dans le cinéma d'action coréen.


Il s'y dégage une grande élégance : d'abord à travers le protagoniste Sun Woo en costume cravate avec une chemise blanche très propre sur lui, puis par une réalisation léchée avec un gros travail sur l'éclairage que l'on peut constater dès l'introduction du film dans l'hôtel où travaille le héros.
Tout paraît trop calme : le héros est sans motivation personnelle et se contente d'effectuer le sale boulot pour une organisation criminelle. La rencontre avec la femme que fréquente son patron va réveiller en lui des désirs qu'il avait depuis longtemps laissés de côté. Tout ceci se matérialise dans une scène très tendre où il observe l'élue de son cœur en train de jouer de la musique et où on peut constater que sa carapace est sur le point de se briser.


Puis tout s'accélère : il refuse d'exécuter un ordre provenant de son supérieur et commence à perdre complètement le contrôle. Le film plonge alors dans une violence brutale où rien en sera épargné aux spectateurs et à notre héros. Les scènes d'actions sont ahurissantes, brutales et sans concessions. De la séance de torture à la fusillade finale, je suis resté fixé à mon canapé face à la fureur de Lee Byung-hun qui sous sa gueule d'ange, fauche la vie de toutes les personnes qui se mettront en travers de sa route dans sa quête de liberté. On découvre alors un personnage qui souhaite s'affranchir de toute violence, mais qui en est une incarnation pure.


Puis vient la fin du film qui laisse entrevoir plusieurs interprétations :


Après un véritable massacre, notre héros criblé de balles se fait achever. On découvre alors une scène où on le voit terminer le café qu'il avait commencé à boire au début du film dans l'hôtel. Il commence alors un shadow boxing en regardant son reflet dans la vitre. À t'il imaginé une vie meilleure, enfermé dans sa monotonie dans ce grand hôtel (cela expliquerait sa quasi-invulnérabilité lors des scènes d'actions) ? Ou se bat t'il contre lui-même et sa nature ? Les deux théories sont intéressantes et je vous laisse faire votre propre opinion.


Avec A Bittersweet Life, le réalisateur m'a asséné une grande claque dans la gueule, dont j'ai encore du mal à me remettre même après plusieurs visionnages. Sobre et classe puis sombre et brutal, le film ne vous laissera pas indifférent. Une perle à voir ou à revoir sans modération !

Elminster
8
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le 28 mai 2018

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Elminster

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