Ouverture par un très beau court métrage intitulé Hotel Chevalier, qui est en fait une introduction au film. Dans un luxueux hôtel parisien, la magnifique Natalie Portman incarne la femme obsession que tente d'oublier Jason Scharwtzman en lui faisant l'amour sur fond de "Where do you do to (my lovely)", un morceau de 1969 chanté par Peter Sarstedt (inconnu au bataillon par moi jusqu'à ce que je découvre ce titre qui s'impose dans mes oreilles dès la première écoute comme un standard). Superbe histoire d'amour magnifiquement brossée en quelques minutes, ce court est une ouverture exemplaire.
Le long métrage démarre ensuite, Bill Murray manque le train dans lequel s'embarquent les trois héros du film pour un voyage initiatique à travers l'Inde. Jason Scharwtzman a emporté avec lui le parfum de celle qui l'obsède, Adrien Brody fuit sa femme enceinte, Owen Wilson a la gueule cassée et veut emmener ses deux frères retrouver leur mère (Angelica Huston) devenue nonne pour lui demander pourquoi elle n'est pas venue à l'enterrement de leur père.
A eux trois, ils incarnent de grands enfants qui tanguent sur le fil du passage à l'âge adulte, ils forment une tribu bancale qui tente de renouer des liens familiaux malmenés par le deuil, une fratrie qui va se perdre dans une Inde de carte postale pour mieux se retrouver à travers de nouvelles épreuves, tragiques ou loufoques.
The Darjeeling Limited est un film absurde, drôle, douloureux et émouvant, à l'image de la vie finalement. La mise en scène obsessionnelle de Wes Anderson (tous les plans fonctionnent autour d'une symétrie parfaite) est très belle, les dialogues sont très bien écrits, les acteurs sont impeccables, la B.O est parfaite et toutes les émotions (du rire au drame) fonctionnent parfaitement...