Contrairement à Hostile, projeté juste auparavant, Abracadabra n'a pas grand chose à proposer, mais s'avère en réalité extrêmement solide dans son contenu.
Trop occupé à rire aux éclats lors de séquences souvent désopilantes (mention spéciale à l'hilarante scène d'exposition qui s’appuie sur une bizarrerie culturelle typiquement espagnole), son public n'a pas vraiment le temps de se plaindre de son vide thématique un peu triste quand on considère les promesses d'un pitch potentiellement très critique des relations conjugales, jamais exploité à son maximum.
Le long-métrage préfère creuser à fond l'idée d'une séance d'hypnose (procédé encore une fois injustement ridiculisé ici) qui tourne mal plutôt que de s'en servir pour défendre une vision satirique ou dramatique de cette relation, quand même à l'épicentre de l'intrigue. Ainsi, certaines scènes auraient eu bien plus de sens dans cette logique, comme la scène de fin par exemple, donnant l'impression de conclure quelque chose d'à peine esquissé pendant le reste du film.
Reste une bonne expérience, grâce à un humour subtil, bien dosé et parfois très noir qui satisfera largement ceux qui y recherchent une comédie pure et dure ainsi que les fans d'Antonio de la Torre, une fois de plus au sommet de son art. Abracadabra est drôle, et même si on était en droit d'en espérer un peu plus, ça suffit largement à notre bonheur, parce que les comédies efficaces, ça reste une espèce rare et -espérons-le- protégée.