Dans l'espace tout monde vous entendra penser.

Fallait-il tout ça pour raconter cette toute petite chose? 2h de film pour voir un homme perdu dans l'espace et perdu dans ses certitudes. C'est ce que propose à voir James Gray, il place son astronaute dans sa fusée, et voilà son personnage parti pour un grand voyage intergalactique et surtout une grande exploration intérieur. Il est seul face à lui-même dans l’immensité spatiale. Tout ça est clairement long, le message d'introspection que cherche à faire passer James Gray n'a aucunement besoin d'être étiré de la sorte. Si l'intention est là, croire constamment en cet univers est ardu. Les décors sont cheaps par instants comme lors des échanges entre Brad Pitt et sa collègue féminine. Dans ces échanges c'est le minimum niveau décors, il pourrait y avoir un drap blanc derrière les acteurs que ça ne changerait absolument rien, le rendu serait identique. Le film est truffé de choses énormes, la première intervient lors de la chute dans le vide des astronautes, qui pourtant se trouvent dans l'espace. Ces hommes tombent comme des pierres alors qu'ils sont en apesanteur. Dans un premier temps, on se dit qu'ils sont peut-être à la limite de l’attraction terrestre, puisqu'ils travaillent sur une structure qui est reliée à la terre. Seulement après, les incohérences s'accentuent encore, pour devenir même monumental. Le réalisateur traite les choses comme on le fait dans les blockbusters, dans lesquels on ne lésine pas à truffer l'action avec des scènes bien grasses et lourdes. Le passage dans lequel Brad Pitt monte dans la fusée est extrêmement poussif, tout comme l'est également sa traversée des astéroides. Quant au retour sur terre, il se fait en un clin d’œil. Avec de telles scènes James Gray n'apporte pas une once de crédibilité à son récit, il rend tout cela difficilement plausible. On n'est jamais aussi bien que chez soi, l'homme rêve d'ailleurs alors qu'il a tout ce qu'il lui faut sous le nez. Il a de quoi découvrir encore et encore et cela simplement en regardant autour de lui. Aller au bout de l'univers pour aller au bout de soi, c'est une façon de mieux se connaître.

Heurt
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le 9 déc. 2019

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Heurt

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