Fable pleine d'une tendresse désabusée, le film contient une critique puissance de nos sociétés modernes. Dupontel a l'intelligence de ne pas y aller trop frontalement et préfère les armes de la sensibilité, de la poésie et de la finesse pour poser un délicieux pavé dans la mare.
Véritable lettre d'amour au cinéma-cartoon, le film regorge d'idées de mise en scène subtiles, poétiques et utilisées avec une délicatesse de chaque instant.
Il ne s'agit pas de tics purement formels mais bien de souligner les méandres impersonnels de nos sociétés acétiques dans lesquels nos personnages, étourdis et rêveurs, sont pris bien malgré eux.
La confrontation fait des étincelles et c'est autour de cela que Dupontel articule l'ensemble de son histoire.
Administrations amorphes, évolutions bureaucratiques des villes et villages, psychanalisation de tout et de tous, violences des rapports humains, surpuissances des instances policières sont autant de thèmes qu'Adieu les cons traite sans avoir l'air d'y toucher.
L'écriture est d'une qualité irréprochable. Les scènes et situations porteuses de sens s'enchainent avec une souplesse cinématographiquement impeccable. C'est du bel art, c'est plein d'une maturité revendicatrice et ça fait du bien !
Du cinéma chaplinien, du vrai de vrai.