Sans doute suis je un des cons du titre que Dupontel prétend pourfendre en raillant la gabegie sociale de l'administration française avec cette satire sentimentale. Le type vampirise l'attention médiatique depuis la sortie de son film en s'affichant comme le dernier héros de la Résistance face au conglomérat médiatico politique qui méprise le peuple et revendique comme fait de gloire le fait de refuser toute convocation aux Césars car il l'estime trop carnassière envers la création cinématographique.
Ainsi se fait il inviter chez toutes les plus grosses vedettes du PAF depuis lors pour sermonner son discours anti libéral et proclamer son amour des gilets jaunes qui représentent selon lui la vraie intelligence démocratique. Ce faisant il flatte à peu de frais une mélopée de bas instincts populistes en éructant des aphorismes factices et particulièrement le sien puisque le voila dorénavant lauréat hégémonique de quasiment toutes les récompenses qui puissent être attribuées. Le financement du film est assuré par les plus gros donateurs (CNC, région Île de France, grosse boite de production et ainsi de suite) et sa popularité n'a jamais été aussi écrasante depuis cet avènement/adoubement professionnel et populaire (il suffit pour s'en convaincre de lire les réactions quasiment christiques des spectateurs sur les réseaux sociaux).
Tout ca pour un film jamais drôle, peu haletant, assez invraisemblable, avec une mise en scène assez grossière et des personnages tellement peu empathiques qu'on en arrive à se réjouir de leur malheur pour qu'ils n'en sortent jamais. Virginie Effira est égale à elle même, c'est à dire hyper télégénique à défaut d'avoir autre chose à transmettre (son personnage lourdement chargé ne l'aide pas dans sa tache, c'est peu de le dire), Dupontel surjoue le solitaire incompris qui retrouvera la confiance et l'amour dans les bras de la sculpturale belge et leurs compagnons de route n'existent que pour mieux les valoriser dans cette bluette qui se veut une tragédie contemporaine sur la dislocation des liens sociaux. Ambition plus que louable au demeurant, mais encore aurait il fallu de vraies idées de cinéma et la clairvoyance qui leur sied pour transformer ces intentions artistiques en franche réussite. (Pas) si étrange paradoxe que cette malheureuse corrélation entre triomphe populaire et médiocrité de l'oeuvre, tandis que ses plus innovantes propositions en restaient à l'heure de la marginalité......
(Avis rédigé par un type complètement cinglé qui adore se tirer des balles dans les pieds en attisant la haine farouche de son lecteur. Prière de lui adresser des condoléances dans les plus brefs délais!)