Le projet était ambitieux, bien trop visiblement... Adapter l'une des meilleures séries animées (sinon la meilleure) de notre enfance avait de quoi ravir le cœur d'enfant qui continue de palpiter au sein de chacun d'entre nous. Pourtant l'idée suscitait naturellement de nombreuses craintes : comment réussir à retranscrire cet univers mélancolique et poétique que les séries Albator 78 et 84 avaient si bien su créer ? La réponse est simple : aujourd'hui, c'est impossible.
Pour comprendre les raisons de l'échec lamentable que constitue ce long-métrage, il faut d'abord se souvenir de ce qui faisait précisément le succès des séries animées. D'un point de vue formel tout d'abord, il a souvent été souligné le caractère statique de l'animation de l'époque. Ce qui apparaissait comme un défaut n'était en fait peut-être pas un. La lenteur dans le déroulement du récit permettait de gagner en affection pour les personnages, tout en proposant une véritable odyssée de l'espace. Si le dessin semblait minimaliste, le caractère envoûtant qui s'en dégageait suffisait amplement à nous combler. Sur le fond, Leiji Matsumoto déclinait un message humaniste mais réaliste, en étant capable d'offrir une image complexe de la société et la condition humaine.
Évidemment, il était impossible en 2013 de produire un film d'animation aussi statique que la série originelle, le grand public n'étant plus capable de se poser pour admirer ce qui doit l'être. Pourtant, s'il était improbable de réaliser un film meilleur ou au niveau de la saga de départ, il était tout à fait concevable d'éviter tous les écueils présents dans cette hideuse catastrophe.
Inutile de remuer le couteau dans la plaie, du point de vue scénaristique, c'est tout bonnement un fouillis sans nom et parfaitement incompréhensible. En plus de nous servir un récit à côté de la plaque, le réalisateur parvient à nous transformer le corsaire de l'espace en un terroriste. Quand on se souvient des mangas et des séries animées, on sait qu'Albator n'est pas un enfant de chœur mais ce dernier conserve tout de même une forme d'amour pour la vie.
Sur la forme, le choix de cette 3D sans charme et laide au possible n'aide pas à faire passer la pilule. La musique, pourtant l'une des pièces maîtresses des précédentes séries, est simplement fade. Les personnages ne sont à aucun moment attachants et le protagoniste principal rajouté pour on ne sait quelle raison est tout bonnement insupportable et incohérent.
De cette avalanche de scènes d'action imbuvables, ce n'est certainement pas une scène de nue racoleuse et inutile qui peut nous sauver...