Pour résumé le changement de teinte, le metteur en scène James Bobin c’est les Muppets sur grand écran ! Un choix purement artistique qui porte ses fruits. On aura de cesse de comparer le résultat avec l’univers que Burton a posé. Or, l’aventure d’Alice évolue tout comme le décor qui l’accompagne et ce n’est pas plus mal.
On peut alors parler de rêve ici, contrairement à l’ancienne version sombre et peu accueillante. Tout le visuel est soigné pour une immersion bluffante.
On revient alors au Pays des Merveilles le temps de s’attarder sur… le temps justement ! Sacha Baron Cohen tient ce rôle avec justesse, ne sombrant pas totalement dans le personnage qu’il laisse souvent paraître, au vu d’une filmographie peu rudimentaire.
Le pont est direct avec le premier volet. On inspecte essentiellement la combattivité d’Alice qui cherche encore son identité. Cependant, on s’installe dans un cadre plus mature pour cette grande fille. Au mépris du risque, on parcourt sa personnalité en pleine transition. Son indépendance ne fait aucun doute, mais sa modestie fait l’objet de son grand retour.
Le chapelier fou fait également sa part mais reste suffisant, malgré sa place centrale dans un scénario plus frénétique et très poignant. Le voyage dans le temps est cohérent et ça plait la cohérence. Exit la direction « aléatoire » de Burton. Rien à lui reprocher car sa vision avait son côté intéressant et curieux. Cependant, après un tel spectacle, on ne se plaindra pas de conserver la fleur joyeuse à son état de dépression.
En dépit de leur performance, les autres protagonistes font offices de cameo et on insiste vraiment peu sur leur qualité. On ne lit que la surface des choses et c’est la moitié du travail attendu.
Le message est clair ici. La leçon tient d’un avenir en écriture. Le passé n’est que source de motivation ou de dépression. Il faut alors savoir encourager et provoquer soi-même cette chance d’innover et d’exister.
En somme, on retrouve le divertissement souhaité un peu plus tôt et on ne regrettera pas un moment d’évasion dans une aventure bon enfant. « Alice de l’autre côté du miroir » propose ainsi la sucrerie que jeune public demandait, malgré quelques contestations justifiées.