Critique de Alien: Covenant
Cinq ans après la sortie du très controversé Prometheus, Ridley Scott revenait une nouvelle fois à la saga de ses débuts pour proposer Alien : Covenant, sequel ayant promis d’apporter les réponses manquantes au précédent film et de retrouver l’essence du film originel, et deuxième film dans l’heptalogie projetée par Scott lui-même dans son projet de prequels au film de 1979 (enterrant définitivement au passage le projet de Neill Blomkamp). Situé en l’an 2104, 11 ans après les évènements de Prometheus, ce film suit l’équipage du vaisseau Covenant dans sa recherche d’une nouvelle planète habitable afin de pouvoir y installer le futur de l’espèce humaine.
Sorti il y a de cela trois semaines, j’avais trouvé que Life, malgré ses superbes inspirations SF (Gravity, Interstellar, 2001, Alien…), n’arrivait pas à créer une réelle substance propre à lui-même et ne restait qu’un simple Alien du pauvre en dépit de ses belles idées. Malheureusement, ce Covenant peut être défini comme l’Alien du très pauvre : autrefois révolutionnaires, les effets spéciaux sont ici ratés, particulièrement ceux des vaisseaux (les plans larges dans l’espace sont une horreur, encore plus en IMAX) et de l’Alien, servi sur un plateau de bric et de broc. L’univers froid et glaçant est assez bien créé mais très insuffisant au niveau esthétique, les personnages sont insipides voire débiles (la réaction du Commandant Oram face à l’Alien…) et le scénario rate clairement le coche : après avoir pitché deux idées très intéressantes dans les premières scènes, celles-ci sont complètement laissées pour compte ou survolées une fois arrivés à la phase d’exploration, le dit scénario préférant s’attarder sur un personnage tantôt intéressant, tantôt risible, et dont les éléments clés sont assez prévisibles.
Et ce alors que ce script est co-écrit par Michael Green, scénariste engagé par la Fox pour presque tous ses projets de renom de l’année, à savoir Logan et la nouvelle adaptation du Crime de l’Orient Express, mais également sur Blade Runner 2049, la suite du film culte de Ridley Scott, mise en scène par Denis Villeneuve. Néanmoins, ce film n’est pas non plus un ratage complet : il apporte bien les réponses réclamées à Prometheus et le mixage sonore est excellent, tout comme le personnage de Daniels, vraie figure d’action du film qui n’est pas sans rappeler Ellen Ripley et qui présente de réelles relations avec les personnages centraux du film.
Ah, et j’ai (peut-être) compris pourquoi j’étais si nul en flûte au collège. Merci Michael Fassbender. Ou Walter. Ou David.
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